Les annonces du chef de l'Etat, le 28 mai, sur les mesures destinées à lutter contre les violences scolaires (voir ce numéro, page 19 et 38) sont mal accueillies par les syndicats d'enseignants et les associations d'élus. Principal reproche formulé : la prédominance de la réponse sécuritaire au détriment de la prévention et de l'intervention des acteurs socio-éducatifs. « C'est à la recrudescence de la violence dans les quartiers qu'il faut d'abord s'attaquer, estime ainsi Jacques Auxiette, président de la commission Education de l'Association des régions de France (ARF) et président (PS) de la région Pays-de-la-Loire. Celle-ci est due à l'abandon de toute politique de prévention depuis 2002, marquée par la suppression de la police de proximité et les coupes budgétaires sans précédent dans les subventions aux associations de médiation et aux fédérations d'éducation populaire les conduisant à l'asphyxie. » Avec l'Assemblée des départements de France, l'ARF avait précédemment réagi aux propositions de Xavier Darcos, ministre de l'Education nationale, en grande partie reprises par Nicolas Sarkozy. Pointant une « absence de négociation », les deux organisations avaient déclaré rejoindre « toute la communauté éducative pour dénoncer les raccourcis et la démagogie du ministre de l'Education nationale ».
Dans une lettre au ministre adressée le 27 mai, le Syndicat général de l'Education nationale (SGEN)-CFDT avait, pour sa part, souligné que « ces problèmes concernent l'ensemble de la communauté éducative », pas les seuls chefs d'établissement. Il appelle à une « relance d'une politique de prévention », à l'instar de la confédération CGT et de la fédération de l'éducation, de la recherche et de la culture (FERC)-CGT, selon lesquelles « le ministre évite le vrai débat », celui des moyens et des solutions à mettre en oeuvre, notamment pour « détecter et accompagner les jeunes en mal être » et développer des liens avec les familles et l'ensemble des partenaires de l'école. Quant au Syndicat national des personnels de direction de l'Education nationale (SNPDEN)-FSU, il juge « impraticable » l'application du principe de précaution qui consisterait à contrôler tous les cartables. « Les personnels de direction n'accepteront pas un transfert de responsabilité. En revanche, ils veulent assumer pleinement les leurs en matière de sécurité », défend-il.