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Voyage en terre de migration

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Jusqu'au 11 octobre, la Cité nationale de l'histoire de l'immigration dévoile le regard que Patrick Zachmann a posé sur les habitants de la banlieue.

Au pied de la barre poussent des plants de tomates. Sur des piquets droits comme des tours. Mais l'arrondi des fruits, les courbes des buissons, la pose nonchalante de Daniel, dans son jardin ouvrier, donnent une autre image de cette banlieue d'Aubervilliers. Daniel était paysan dans la Sarthe. Patrick Zachmann est venu le photographier en 1994. « Je me suis toujours intéressé aux migrations, aux diasporas, à l'exil, ce qui m'a bien souvent conduit en banlieue, raconte le photographe de l'agence Magnum. La terre de banlieue est une terre de migration, à commencer par les migrations intérieures, celles des paysans venus des campagnes. Cet endroit où se croisent toutes ces histoires incroyables me fascine. »

Dans les années 1980, à Marseille, Patrick Zachmann anime pendant six mois un stage de photographie pour dix jeunes de 17 ans des quartiers Nord. Vingt ans plus tard, il retourne photographier les adultes qu'ils sont devenus. Le « terrain d'aventure » d'Ali a été transformé en commissariat, et Ali tient maintenant un bar. César, le beau gosse, est tombé malade et vit dans la rue.

Ces diptyques, saisissants, sont exposés à la Cité nationale de l'histoire de l'immigration, à Paris, pour une rétrospective du photographe sur le thème « Ma proche banlieue ». Une vision partielle, donc, qui vire parfois au bric-à-brac : la première démolition d'une barre de la cité des 4000, à La Courneuve ; des clandestins dans la nuit de Calais ; des captures d'écran de journaux télévisés chinois évoquant les « émeutes » de novembre 2005... Ce sont ses travaux personnels qui évoquent le mieux cette thématique, notamment son « Enquête d'identité », un travail mené sur sa famille juive, de Choisy-le-Roi à Champigny, en passant par Antony. Ce qui importe, c'est la quête du photographe, qui va jusqu'à filmer un échange avec son père, peu avant sa mort. Un court mais émouvant film, projeté durant l'exposition, et qui pose la question de l'héritage et de la transmission.

« Ma proche banlieue » - Photographies de Patrick Zachmann - Cité nationale de l'histoire de l'immigration (Palais de la Porte dorée) - 293, av. Daumesnil - 75012 Paris - Plein tarif : 5 € ; tarif réduit : 3,5 € - Jusqu'au 11 octobre - Autour de l'exposition, des conférences, des concerts, des films... - Renseignements : www.histoire-immigration.fr

CULTURE

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