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Pour une politique adaptée à l'épidémie d'hépatites

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A l'occasion de la journée mondiale des hépatites du 19 mai, plusieurs associations dénoncent le manque d'ambition du nouveau plan de lutte contre ces maladies (1). « Il est loin de prendre la mesure de l'épidémie, souligne Médecins du monde, alors que les associations formulent depuis deux ans des propositions concrètes, dont l'éducation aux risques liés à l'injection. Les mesures s'en tiennent à des études de faisabilité, des revues de la littérature ou des audits d'expériences nationales et internationales. » « Ce plan ne fait que rappeler les principes, il ne renforce pas les moyens et n'indique aucune vraie priorité », renchérissent l'Anitea (Association nationale des intervenants en toxicomanie et addictologie) et la F3A (Fédération des acteurs de l'alcoologie et de l'addictologie).

Pourtant l'infection par l'hépatite C est une des premières causes de mortalité chez les usagers de drogue par voie injectable, explique Jean-Michel Delile, vice-président de l'Anitea. Alors que la prévalence de l'infection par le virus de l'hépatite C (VHC) est d'environ 1 % dans la population française, elle s'élève, selon les études, à 50 %, voire à 70 % des usagers de drogue par injection. En outre, les actions traditionnelles de réduction des risques très efficaces contre l'infection par le VIH n'ont pas eu la même efficacité contre le VHC, en raison du pouvoir plus élevé de contamination et de la résistance plus forte de ce virus.

Aussi face à une épidémie qui ne cesse de s'aggraver, avec 221 000 personnes infectées et 2 640 décès annuels associés à l'hépatite C en France (chiffres de Médecins du monde), les associations réclament une politique adaptée. Outre la poursuite des innovations en matière de réduction des risques, l'Anitea et la F3A insistent sur la nécessité d'améliorer le dépistage, de créer des places d'hébergement pour les usagers en situation de précarité, de favoriser la vaccination contre l'hépatite B et de développer l'accès aux droits compte tenu des coûts engagés. Médecins du monde demande également l'ouverture rapide d'une recherche-action en matière d'éducation aux risques liés à l'injection, comme s'y était engagée d'ailleurs la ministre de la Santé en 2008.

Six associations - ASUD, SOS hépatites Paris, Act Up, Anitea, Gaïa, Safe - ont également profité de la journée mondiale des hépatites pour ouvrir « symboliquement » dans la capitale une « salle de consommation à moindre risques » dans les locaux de l'association ASUD. Objectif : convaincre les pouvoirs publics de l'intérêt de développer en France ces centres, qui existent dans les grandes villes de Suisse, d'Espagne ou d'Allemagne, et dans lesquels les usagers, notamment les plus précaires, sont autorisés à consommer leurs drogues dans de bonnes conditions d'hygiène en étant encadrés par des professionnels (médecins, infirmiers, travailleurs sociaux...). La salle, ouverte à Paris seulement les 18 et 19 mai, n'avait d'ailleurs pas vocation à recevoir des usagers de drogue, mais à montrer grandeur nature l'intérêt de ce type de réponse. Notamment parce que de tels espaces permettent de rentrer en contact avec les personnes ayant le plus de difficulté à entamer un parcours de soin.

Notes

(1) Voir ASH n° 2598 du 27-02-09, p. 15.

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