«L'urgence à communiquer ne doit pas servir de prétexte à court-circuiter la concertation avec le secteur », s'indigne Alain Villez, à la suite de la présentation du premier bilan, par la secrétaire d'Etat à la solidarité, Valérie Létard, du plan « bientraitance » des personnes âgées dans les établissements (1). Si les mesures annoncées correspondent aux axes de l'opération lancée en octobre dernier (2), le conseiller technique de l'Uniopss (Union nationale interfédérale des oeuvres et organismes privés sanitaires et sociaux), regrette que les fédérations professionnelles n'aient pas été associées à leur mise en oeuvre. « Il n'y a pas eu de réunion du comité national de vigilance contre la maltraitance des personnes âgées et des personnes handicapées avant ces annonces. De ce fait, certaines questions restent en suspens », indique-t-il.
Les questionnaires d'autoévaluation envoyés à chaque établissement en avril suscitent le plus de réserves. Notamment leur articulation avec les procédures d'évaluation interne et externe prévue par la loi du 2 janvier 2002. « Valérie Létard se contente de dire que ces dispositions trouvent leur place dans la procédure issue de la loi de 2002. » Par ailleurs, « nous n'avons aucune information sur l'usage que fera l'administration des réponses des établissements qui doivent être renvoyées avant le 30 juin », relève Alain Villez.
Les questionnaires préoccupent également l'Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA), qui regrette la stigmatisation des établissements, « alors que 80 % des actes de maltraitance ont lieu à domicile ». Quant à la plate-forme téléphonique « 39 77 » dédiée à la maltraitance, elle reste, selon elle, de l'ordre du « gadget », sans véritable intérêt, puisqu'elle ne « peut traiter que six appels sur dix ». Pour l'AD-PA, plus que ces mesures, le secteur attend de l'Etat « des moyens supplémentaires à domicile et en établissements ».
(2) Voir ASH n° 2578 du 24-10-08, p. 7 et p. 45.