PAS SI FOUS ! « Au Non-Faire, on peut faire ce que l'on a envie de faire, sans contrôle et sans censeur », témoigne Cyril. Comme les autres malades de l'hôpital psychiatrique de Maison-Blanche (Paris), quand il vient dans cet atelier de création, Cyril ne fait pas « n'importe quoi ». Il peint, écrit, fait de la musique ou même du ping-pong ! « Le Non-Faire, c'est une autre façon de faire, explique Ismaïl, infirmier psychiatrique. C'est un espace où l'on prouve que ces gens peuvent faire du beau. » Dans Le Non-Faire en actes, émission en deux parties programmée dans la série « Folies » de la radio en ligne L'Intempestive (www.intempestive.net), patients et professionnels parlent de ce que Non-Faire signifie ; de la manière dont les personnes soignées sont perçues et traitées par l'asile ; de la stigmatisation, de l'exclusion et de l'isolement des personnes qui passent par la psychiatrie. Ils parlent de la créativité et les ressources insoupçonnables de ceux que l'on relègue comme « malades », et la classification systématique en « art brut » de tout ce qui est créé dans une enceinte psychiatrique. Ils parlent aussi de ce que sont les groupes d'entraide mutuelle (GEM) et les perspectives de l'atelier, les recherches de financements et la pérennisation du projet, qui date de 1983. Ils parlent, enfin, de l'archaïsme de la conception du malade dans l'enseignement comme dans les ministères. « On n'est peut-être pas si fous que ça, c'est ça qu'on veut vous dire », conclut Cyril.
Le Non-Faire en actes : l'Atelier et Le Non-Faire en actes : le GEM - A écouter sur www.intempestive.net