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Zones prioritaires :

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Alors que les préfets devaient transmettre pour le 15 mai la synthèse des concertations locales sur le projet de révision des zonages de la politique de la ville à la demande de Fadela Amara, secrétaire d'Etat chargée de la politique de la ville (1), l'Inter-Réseau des professionnels du développement social urbain (IRDSU) - qui réunit plus de 600 chefs de projet « politique de la ville » - publie sa contribution (2). S'appuyant sur une enquête flash auprès de ses membres et sur des rencontres régionales, il note que la crise a aggravé les problèmes socio-économiques pour les habitants des quartiers prioritaires, en particulier les « travailleurs pauvres » ou les salariés en situation précaire. D'où un sentiment de lassitude, de désespérance ou de fatalité dans ces zones urbaines. Par contre, très peu de professionnels observent une montée des problèmes d'insécurité ou de délinquance qui serait liée à la crise.

Interrogés sur les contrats urbains de cohésion sociale (CUCS), les chefs de projets reconnaissent qu'ils ont permis de faire avancer la notion de cohésion sociale à l'échelle du territoire. Reste néanmoins les problèmes de délais et de mise en oeuvre, les moyens financiers insuffisants et le manque de cohérence des directives et des dispositifs mis en place par l'Etat. A cela s'ajoute dans de nombreux sites, le peu de respect des engagements du contrat de la part de l'Etat ou des autres collectivités. D'une manière générale, s'ils estiment que la géographie prioritaire reste un outil indispensable pour effectuer un travail partenarial et avoir une observation des évolutions, les professionnels déplorent la confusion liée à la multiplication des zonages, leur manque de souplesse ou leurs effets de seuils, qui excluent de certains dispositifs des populations pourtant en difficulté.

L'enquête permet de faire émerger quatre pistes de réflexion pour repenser le mode de contractualisation et le rôle de l'Etat. Les professionnels s'accordent tout d'abord sur la nécessité de trouver un équilibre entre, d'un côté, un cadre national de définition et d'observation des zones d'intervention et, de l'autre côté, une adaptation des dispositifs à des réalités ou à des volontés locales. Ils demandent aussi que le projet « politique de la ville » soit inscrit dans un projet de territoire plus large afin de garantir l'articulation entre ses différentes dimensions (logement, emploi, cohésion sociale...). Ils souhaitent en outre des conditions de mise en oeuvre assurant la stabilité du projet : un engagement pluriannuel clair de l'ensemble des partenaires, une cohérence des politiques de l'Etat, la suppression des appels à projets nationaux qui, faute d'intégration dans le projet local, génèrent de la confusion pour les acteurs locaux, la simplification des démarches administratives... Tout un ensemble de conditions qui, par ailleurs, soulignent-ils, ne doivent pas empêcher le soutien aux actions innovantes ou expérimentales.

Enfin, dernier souci des professionnels, la prise en compte des territoires les plus fragiles. C'est ainsi qu'ils réclament le renforcement des systèmes de péréquation afin que leur soient octroyés des moyens plus importants au titre de la solidarité urbaine. Ils souhaitent également une réflexion sur la question du zonage dans les communes ou les bassins « globalement pauvres » et dans les petits territoires, qui manquent totalement de moyens d'observation (pas d'observatoire ou d'agence d'urbanisme...).

Notes

(1) Voir ASH n° 2604 du 10-04-09, p.18.

(2) Disponible sur www.irdsu.net.

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