En 2006, les 10 % des personnes les plus modestes avaient un niveau de vie inférieur à 9 720 € par an (1), soit 3,4 fois moins que les 10 % les plus aisés (au-dessus de 33 190 € par an), indique l'INSEE (Institut national des statistiques et des études économiques) dans l'édition 2009 de son enquête sur Les revenus et le patrimoine des ménages (2). Si on estime le seuil de pauvreté à 880 € par mois (60 % du niveau de vie médian), on compte 8 millions de personnes pauvres en France en 2006. Les familles monoparentales sont les plus touchées : 30,3 % des personnes qui vivent dans ces foyers sont confrontées à la pauvreté. Mais les difficultés des ménages modestes se mesurent aussi au nombre de privations auxquelles le ménage déclare être confronté. 12,7 % des ménages sont ici en situation de « pauvreté en conditions de vie » (déterminé à partir de 27privations) ; la majorité restreint sa consommation, un tiers connaît des difficultés liées au logement. Au total, plus d'un cinquième de la population française subit une des deux formes de pauvreté (monétaire ou « en conditions de vie »), moins de 5 % des ménages cumulent les deux.
Quant au niveau de vie, s'il augmente de 1,3 % entre 2003 et 2005 pour l'ensemble des Français, cette croissance cache de nombreuses disparités. Une personne sur trois a enregistré une variation importante de son niveau de vie : si certains y ont gagné, d'autres ont connu des dégradations de plus de 30 % en deux ans, souligne l'enquête. Outre la baisse d'activité, l'arrivée d'un nouvel enfant ou la désunion du couple peut être un facteur aggravant. Cette séparation entraîne d'ailleurs une baisse du niveau de vie plus importante pour les femmes (-31 %) que pour les hommes (-6 %). Enfin, la dégradation des situations d'emploi touche plus fortement les ménages d'ouvriers et d'employés non qualifiés (le niveau de vie baisse de 14 %).
(1) Le niveau de vie correspond au revenu disponible divisé par le nombre d'unités de consommation.
(2) Collection « INSEE Référence ».