La Commission européenne a rendu public, le 27 avril, un rapport de l'économiste italien Fabrizio Barca qui formule dix recommandations en faveur de la politique de cohésion à l'échelle européenne pour après 2013 (1). Elaborées en toute indépendance, ces recommandations serviront de base de réflexion pour les présidences tchèques et suédoises de l'Union européenne (UE).
Le rapport fait la part belle à la dimension sociale de la politique de cohésion. Pour Fabrizio Barca, la future politique de cohésion de l'UE doit s'atteler à deux objectifs prioritaires : combattre l'exclusion sociale et diminuer la « sous-utilisation persistante » des ressources endogènes de certains territoires. Insistant plus sur les personnes que sur les résultats économiques, il considère que la politique de cohésion ne doit pas se limiter à diminuer les écarts de PIB par habitant, ce dernier ne tenant pas compte de tous les paramètres sociaux.
Par ailleurs, adoptant une approche décentralisée, le rapport propose d'associer les territoires qui ont « des problèmes communs », pas forcément les villes, les provinces ou les régions définies administrativement, mais des « zones » qui partagent les mêmes difficultés. Cette double approche territoriale et sociale aboutirait à la définition d'un « agenda social territorialisé ».
Le rapport plaide sur la nécessité de recentrer les interventions de l'UE sur quelques priorités stratégiques où figurent notamment l'innovation, la formation, le vieillissement de la population et la lutte contre la pauvreté des enfants. Les choix doivent être faits par la Commission avec les Etats membres, estime l'auteur, qui prévient toutefois contre les risques d'une dispersion face à la multitude de problèmes urgents. Aussi préconise-t-il que, quel que soit le choix des priorités, 65 % de l'argent disponible soit attribué au maximum à quatre d'entre elles.
(1) Rapport disponible en anglais sur