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Les AVS et EVS « peu intéressés » par la VAE

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Dans une circulaire du 24 juillet dernier adressée aux recteurs d'académie (1), le ministère de l'Education précisait les actions « qu'il convient de mettre en oeuvre pour construire un dispositif académique ambitieux favorisant l'accès à la certification des personnels en charge de l'accompagnement des élèves handicapés ». Parmi ces mesures, l'accès à la certification de niveau IV et V dans le cadre de la validation des acquis de l'expérience (VAE) pour les auxiliaires de vie scolaire (AVS) et les emplois vie scolaire (EVS). Cette « sortie » par la VAE « n'est pas une solution acceptable » pour l'Unaïsse (Union nationale pour l'avenir de l'inclusion scolaire, sociale et éducative), qui juge celle-ci « individuelle, coûtant près de 1 000 € sans certitude de réussite, longue, et proposant souvent des passerelles vers des métiers, qui sont en dessous du niveau de qualification de nombre d'accompagnants scolaires sous contrat AVS ou EVS ». Dès la rentrée 2008, l'association avait donc écrit à tous les rectorats et inspections académiques pour demander comment la circulaire serait portée à la connaissance des personnes concernées, comment elle serait mise en oeuvre, et dans quels délais.

Quatre mois plus tard, sans « réponse constructive » à ses courriers, l'Unaïsse, déterminée à apporter des arguments supplémentaires, engageait une enquête auprès de 1 061 personnels accompagnants sur la question de la sortie de l'emploi (2), dont elle rend publics, aujourd'hui, les résultats : 74 % des accompagnants sont en contrat à temps partiel, ce qui rend difficile, l'accès à la VAE puisqu'il est nécessaire d'avoir trois années d'expérience professionnelle à temps plein pour y prétendre. Par ailleurs, ils sont 65 % à n'avoir reçu aucune information sur cette circulaire de la part de leur employeur. Parmi ceux qui ont été informés, une minorité est éventuellement intéressée par la VAE. « En effet, 53 % des répondants ont un niveau supérieur au niveau bac, donc supérieur aux niveaux IV et V. Il n'est donc pas étonnant que ces VAE ne les intéressent que très peu puisque cela les ferait rétrograder dans leurs qualifications », précise l'Unaïsse. Pour 86 % des personnes interrogées, le choix de la réorientation professionnelle se fait par défaut, parce que le métier d'AVS n'existe pas, souligne-t-elle. Seuls 10 % des participants ont tenté la VAE et, parmi eux, seuls 5 %, soit 5 personnes, sont parvenus à l'obtention du diplôme souhaité - « ce qui est vraiment très peu au regard du nombre de personnes se trouvant dans l'obligation de quitter leur poste cette année » (3).

Enfin, à la question « Si le métier d'AVS était reconnu assorti d'un diplôme et d'une formation, seriez-vous prêts à vous y inscrire durablement ? », 82 % répondent par l'affirmative, ce qui incite l'Unaïsse à réitérer sa demande de voir reconnue la fonction d'accompagnant scolaire et social comme « un vrai métier ». Elle ajoute : « Les personnes en situation de handicap méritent de bénéficier autant que tout un chacun d'un dispositif de qualité, pérenne, évaluable. »

Notes

(1) Circulaire n° 2008-100 sur la formation des auxiliaires de vie scolaire, disponible sur www.education.gouv.fr/bo/2008/31/MENE0800533C.htm.

(2) Enquête nationale sur la VAE et l'avenir des AVS menée en décembre 2008 et janvier 2009 - Disponible sur http://unaisse.free.fr/.

(3) Dans le cadre des travaux de la mission que le groupe UMP de l'Assemblée nationale a confiée fin 2008 à Marie-Anne Montchamp sur ce sujet, le nombre de 5 000 AVS arrivant en juin 2009 au terme de leurs six ans de contrat est évoqué.

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