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Le terrain attend un train de mesures cohérent pour les jeunes

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Après la présentation par le chef de l'Etat, le 24 avril, du plan « d'urgence » pour l'emploi et la formation des jeunes, caractérisé par des mesures visant à développer l'alternance et les contrats aidés, et à soutenir l'embauche des stagiaires (voir ce numéro, page 5), les acteurs de l'insertion restent dans l'expectative. Les conclusions de la commission de concertation sur la politique de la jeunesse présidée par Martin Hirsch sont, en effet, attendues au mois de mai, ainsi que celles de la mission d'information sénatoriale sur le sujet.

Ces premières annonces ont suscité des réactions globalement mitigées, certains syndicats de salariés et l'UNEF (Union nationale des étudiants de France) y voyant trop peu d'innovation, voire un risque d'« effet d'aubaine » pour les employeurs, même si le Haut Commissaire à la jeunesse a déclaré être persuadé que les entreprises, préalablement consultées, « joueront le jeu ».

Craintes autour de la gratification

Quant à la réduction à deux mois de la durée des stages ouvrant droit à rémunération, si elle est plutôt bien accueillie par Génération précaire et l'UNEF, elle risque de susciter de forts remous dans le secteur social. Le décret du 31 janvier dernier sur la gratification des stagiaires accueillis pour une durée supérieure à trois mois consécutifs, soulève toujours des difficultés d'application, notamment du fait de sa non-application dans la fonction publique. D'où les fortes inquiétudes de l'Aforts (Association française des organismes de formation et de recherche en travail social) et du GNI (Groupement national des instituts régionaux du travail social) de voir rouvrir la boîte de Pandore si la mesure devait s'appliquer aux étudiants en travail social. « Tous les stages de niveau III, comme les stages de découverte ou le premier stage d'expérience, seraient à coup sûr visés », explique Jean-Michel Godet, secrétaire général du GNI. Quant aux niveaux IV et V, seront-ils aussi concernés ? Pour l'instant nous attendons des précisions. » A la direction générale de l'action sociale, on se refuse pour l'instant à tout commentaire en expliquant qu'il faut attendre le projet de loi que va proposer le gouvernement au Parlement sur le sujet.

« Les effets de la crise actuelle ne doivent pas occulter le caractère structurel et transversal des difficultés rencontrées par les jeunes, et la nécessité d'y apporter une réponse ambitieuse et globale », estime, en outre, le Cnajep (Comité pour les relations nationales et internationales des associations de jeunesse et d'éducation populaire), qui attend une « vision renouvelée » des politiques de la jeunesse dans le cadre de la commission présidée par le Haut Commissaire. Le MNCP (Mouvement national des chômeurs et précaires) réclame quant à lui la création d'emplois durables dans les secteurs associatif et public, ainsi que l'instauration d'un « revenu d'autonomie minimum pour les jeunes adultes de moins de 26 ans ».

Et les ressources ?

Cette question des ressources, et plus particulièrement de la mise en place d'une allocation d'autonomie, reste encore à trancher au sein de la commission. Dans sa contribution adressée le 16 avril au Haut Commissariat et à la commission, l'Uniopss défend l'idée « d'un contrat dynamique, soit de formation ou d'emploi, soit de resocialisation », qui pourrait comprendre ou une allocation « interstitielle », comme celle associée au CIVIS (contrat d'insertion dans la vie sociale), fortement revalorisée et dont les conditions d'attribution seraient élargies, ou une « allocation d'autonomie » versée jusqu'à l'obtention d'un emploi, ou, à défaut, pendant un an renouvelable. Dans les deux cas, le revenu de solidarité active prendrait le relais après une embauche.

L'Uniopss insiste par ailleurs sur l'importance de l'accompagnement social vers l'emploi et prévient contre le risque d'« excès consistant en une orientation systématique et par défaut des jeunes en difficulté vers les métiers en tension ». Les contrats aidés peuvent être un tremplin, ajoute-t-elle, « à condition que des crédits suffisants soient prévus pour que des structures telles que les structures d'insertion par l'activité économique puissent assurer réellement l'accompagnement et la formation » nécessaires.

En matière de logement, l'organisation préconise un accompagnement individuel ou collectif, notamment pour les jeunes sortant du dispositif de l'aide sociale à l'enfance, et la possibilité de réévaluer l'aide personnelle au logement « au vu de l'évolution des ressources des jeunes », qui peuvent fluctuer au cours d'une même année. L'Uniopss propose également, pour assurer la cohérence des politiques à l'égard des jeunes, « la création d'une instance nationale qui réfléchisse sur les aspects touchant à la famille, à la justice, à l'orientation et à l'éducation ».

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