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Migrants à Calais : Eric Besson annonce une série de mesures d'ordre humanitaire

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Eric Besson avait promis en janvier dernier aux habitants de Calais qu'il reviendrait apporter « des solutions » pour faire face à la pression de l'immigration clandestine dans cette ville. Une pression particulièrement forte du fait de la proximité de la Grande-Bretagne, « eldorado » que les migrants tentent inlassablement d'atteindre au péril de leur vie. Comme convenu, le ministre de l'Immigration s'est rendu pour la seconde fois à Calais le 23 avril pour présenter ses « premières propositions » aux habitants. L'occasion pour lui de confirmer son souhait de voir disparaître progressivement - et « avant la fin de l'année » - « la jungle », une vaste zone de campements informels et autres espaces de relégation dénommée ainsi par ceux-là même qui y vivent. Le ministre a à cet égard demandé au préfet du Pas-de-Calais de proposer un plan de démantèlement progressif associant l'ensemble des services concernés, la mairie de Calais, les propriétaires des terrains et les associations humanitaires.

Au terme d'un discours très ferme au cours duquel il a réclamé davantage de pression de la part de la police « sur les passeurs et les filières clandestines » et fustigé ceux qui, « par idéologie ou par passion », contribuent « de manière active et en toute connaissance de cause » à ces filières, Eric Besson a détaillé une série de mesures humanitaires en direction des migrants, tièdement accueillies par les associations (voir ce numéro, page 25). « Le problème humanitaire, à Calais, est essentiellement lié au fait que l'immense majorité des étrangers en situation irrégulière qui y sont présents n'ont aucune envie de s'insérer dans les dispositifs que nous leur proposons », a-t-il insisté. « Ils se concentrent à proximité du port, dans des conditions de précarité extrêmes, dans le seul but de passer en Angleterre. »

Face à cette situation, le ministre refuse tout projet d'installer de nouveau à Calais un centre permanent d'hébergement des étrangers clandestins mais propose « un schéma humanitaire complet, reposant sur six points, implantés à des endroits séparés dans la région de Calais ».

Première action annoncée : la création d'un point de recueil des demandes d'asile. En effet, « dans certains cas, la demande d'asile reste l'une des solutions à envisager », a expliqué le ministre, promettant que cette permanence sera opérationnelle « dès le 5 mai » et ouverte « chaque mardi et chaque vendredi, toute la journée ». L'Agence nationale de l'accueil des étrangers et des migrations a en outre été chargée de mettre en place un dispositif mobile d'information des migrants, « permettant de leur présenter en particulier les dispositifs d'aide au retour volontaire ».

Par ailleurs, un point de distribution de repas sera implanté sur une parcelle appartenant au conseil régional. Il remplacera les distributions actuelles, disposera d'un abri et sera géré par les associations humanitaires, a indiqué le ministre.

L'actuelle permanence d'accès aux soins sera pérennisée avec le financement de l'Etat, a-t-il encore promis.

Autre élément du schéma humanitaire, un point sanitaire - avec douches - devrait être installé sur une parcelle appartenant à la communauté d'agglomération, attenante à l'aire d'accueil des gens du voyage, en périphérie est de Calais. L'ensemble des maires de l'agglomération ont, selon le ministre, d'ores et déjà donné leur accord pour cette implantation... sous réserve toutefois de la réalisation d'un « point d'accueil de jour des personnes les plus fragiles ». Celui-ci devrait remplacer l'actuel accueil de jour qui, selon Eric Besson, « suscite d'importants problèmes de voisinage ». Pour lui, « l'équilibre global de ce schéma humanitaire en six points » repose sur ce nouveau lieu, situé « au minimum à une dizaine de kilomètres de Calais ». « Plusieurs sites sont actuellement à l'étude », a-t-il indiqué. Ce « centre de jour » devrait être réservé à l'accueil des personnes les plus fragiles, « femmes et enfants exclusivement », a précisé le ministre, ajoutant que « les bénévoles y amèneraient celles et ceux d'entre eux qu'ils ont repérés en situation de détresse, afin de leur apporter, dans l'urgence, une première assistance ».

Eric Besson a indiqué qu'il reviendrait une nouvelle fois à Calais « avant la fin de l'été », afin de présenter aux habitants de la ville « l'état final de ses propositions ».

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