SCANDALE À L'ACADÉMIE.
C'est de la fiction... ou presque. Quel rapport, dans La convocation, entre Clémentine Séverin, l'auteure, assistante de service social en région parisienne, et Vanessa Germain, la narratrice, assistante sociale scolaire ? « Fondé sur des faits réels », prévient la quatrième de couverture. La précision dans la chronologie des faits, la description des personnages laissent de toute façon peu de doute. Surtout, le ton acerbe, critique, plein de rancoeur, dit tout d'une déception personnelle. L'histoire commence par une lettre. Une convocation à l'inspection d'académie. Vanessa Germain partage son temps d'assistante sociale scolaire entre un collège et un lycée. Depuis sa prise de poste, après une longue maladie, elle sent que sa supérieure hiérarchique, à l'inspection d'académie, « lui en veut ». Quand Vanessa demande un signalement pour une jeune fille bientôt mariée de force, la supérieure refuse de le transmettre. Même scénario quand elle découvre une affaire de pédophilie. C'est le motif de sa convocation : l'assistante sociale aurait commis, dans cette dernière affaire, plusieurs fautes professionnelles. Vanessa lance son enquête, se remémore les faits, consulte la police, des collègues, puis les syndicats. Jusqu'au procès, qui lève le voile... pour les lecteurs qui auront poursuivi jusque-là. L'histoire aurait en effet mérité d'être moins commentée, plus concentrée sur cette mise en cause tellement scandaleuse qu'elle aurait suffi à tenir le lecteur en haleine.
La Convocation - Clémentine Séverin - Ed. L'Harmattan - 22,50 €