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Petite enfance : les professionnels lancent une pétition pour « des modes d'accueil de qualité»

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Plus de 20 organisations professionnelles et des syndicats de la petite enfance viennent de lancer une pétition nationale (1) contre un projet de modification du décret du 20 février 2007 relatif aux établissements et services d'accueil des enfants de moins de 6 ans. Dans ce texte revendicatif signé par plus de 5 200 personnes (au 21 avril), les professionnels s'opposent « fermement » aux modifications du décret envisagées par les pouvoirs publics, qui selon eux, « s'orientent vers une dégradation de la qualité d'accueil du jeune enfant ». Parmi les dispositions pointées par les organisations, la baisse de la proportion des personnels les plus qualifiés dans les structures. Selon la Fédération nationale des éducateurs de jeunes enfants (FNEJE), le projet de modification du décret préconise que les personnels titulaires d'un CAP petite enfance ayant trois ans d'ancienneté puissent entrer dans la proportion de personnels les plus qualifiés que sont actuellement les éducateurs de jeunes enfants, les puéricultrices et les auxiliaires de puériculture. « Rien ne nous garantit que les auxiliaires ne vont pas être évincées par les CAP petite enfance », s'inquiète Christine Accolas-Bellec, déléguée nationale de la FNEJE. Par ailleurs, les organisations refusent l'augmentation des capacités d'accueil en surnombre à 20 %, contre 10 % aujourd'hui.

Enfin, les critiques sont vives à l'encontre du projet de création de jardins d'éveil, nouvelles structures destinées aux enfants de 2 à 3 ans, une mesure préconisée par le rapport des sénateurs Monique Papon et Pierre Martin (2). Cette levée de boucliers intervient alors que la secrétaire d'Etat à la famille, Nadine Morano, a annoncé, le 7 avril, la création de 8 000 places en jardins d'éveil à titre expérimental. « Au départ, la création des jardins d'éveil était inscrite dans le projet de décret mais toutes les organisations professionnelles s'y sont opposées, et le gouvernement l'a retirée du projet de texte », précise Christine Accolas-Bellec. Reste que, soulignent les signataires, ces jardins réduisent le taux d'encadrement actuellement en vigueur dans les crèches d'un adulte pour huit à un adulte pour douze enfants de 2-3ans.

Au final, ce projet de décret comme l'expérimentation de jardins d'éveil vont à l'encontre du respect du développement des jeunes enfants et de la professionnalisation des adultes travaillant auprès d'eux, s'alarment les signataires, qui espèrent, à travers cette mobilisation, obtenir le retrait de ce texte en l'état.

Du côté des enseignants de maternelle, l'annonce de la création des jardins d'éveil a aussi suscité un vague de protestations. Pour le Snuipp (Syndicat national unitaire des instituteurs, professeurs des écoles et PEGC)-FSU, c'est un « subterfuge » destiné à « substituer à l'école maternelle une garderie beaucoup plus coûteuse pour les familles ». La CGT Educ'action y voit « le début de la fin de la scolarisation à 2 ans » et réclame l'abandon de ce projet de jardins au bénéfice d'« un accueil public, collectif et gratuit ».

Notes

(1) www.pasdebebealaconsigne.com. Parmi les signataires : Aforts, ANAP, ANAPSYpe, CEMEA, CFDT Interco SPP, CGT, FNEJE, SNMPMI...

(2) Voir ASH n° 2580 du 7-11-08, p. 11.

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