A la suite de l'annonce, par le rapport de la mission parlementaire sur l'emploi des jeunes, de l'objectif pour l'Etat d'accueillir 12 000 jeunes fin 2010 dans le réseau des écoles de la deuxième chance (1), la Fédération nationale des unions régionales des organismes de formation (UROF) condamne le traitement de faveur dont bénéficie ce dispositif accueillant des jeunes de 18 à 25 ans dépourvus de qualification professionnelle. D'autant que, « pour l'essentiel, ce que mettent en avant ces écoles se fait depuis des dizaines d'années dans des dispositifs déjà financés » dans le cadre des plans régionaux de formation (PRDF), précise la fédération.
Selon l'organisation, ces écoles bénéficient d'avantages auxquels les organismes de formation, qui ont pourtant les mêmes missions et s'adressent aux mêmes publics, n'ont pas accès. En premier lieu, « la plupart de ces écoles sont subventionnées alors que depuis 2002, le champ de la formation professionnelle est soumis au code des marchés publics et ne peut donc recevoir aucune subvention », explique Michel Clezio, président de la Fédération des UROF. Au-delà de ce régime « dérogatoire », les écoles de la deuxième chance disposent de fonds « disproportionnés », en provenance des régions, des départements, de l'Etat, des communes, de la Caisse des dépôts ou du Fond social européen, qui « ont apporté des moyens considérables d'investissement et de fonctionnement à ce dispositif ». De plus, depuis le décret du 15 décembre 2007, ces écoles peuvent percevoir la taxe d'apprentissage (2) contrairement aux organismes de formation.
(2) La taxe d'apprentissage est versée par les entreprises pour financer les dépenses liées au développement de l'enseignement technologique et professionnel, dont l'apprentissage.