En général, les femmes battues se taisent. Ici, elles parlent. Parfois face à la caméra, souvent de dos, tandis qu'elles se confient à l'assistante de service social en commissariat. Dans le reportage Violence conjugale, le courage de le dire, diffusé sur France 5, la réalisatrice Carole Tresca a suivi le quotidien de Florence Simon, assistante sociale à l'hôtel de police de Montpellier. Selon le ministère de l'Intérieur, seules 13 % des femmes victimes de violences passent les portes d'un commissariat, et 8 % portent plainte. Alors être reçues par un travailleur social indépendant des forces de l'ordre - ils sont près de 120 intervenants sociaux en commissariat ou en gendarmerie(1) - les aide à exprimer leur désarroi. Ecoute, conseils juridiques, hébergement d'urgence, ce film montre, à l'échelle du département de l'Hérault, le travail quotidien de l'assistante sociale pour aider ces femmes à se libérer de l'emprise de leur compagnon. Auprès de la professionnelle, elles trouvent une oreille attentive à leurs souffrances. Elles lui rapportent leurs angoisses, la peur du conjoint violent, leurs blessures. Elles expliquent aussi le déclic qui, au final, les a décidées à partir. « A la naissance du petit, il me frappait beaucoup, car le bébé pleurait. Après il y a eu un temps mort. Mais on ne sait jamais combien de temps ça va durer... », confie l'une d'elles. Si toutes ne sont pas prêtes à porter plainte, Florence Simon les aide, enfin, à se définir comme des victimes.
Violence conjugale, le courage de le dire - Carole Tresca - 52min - Mardi 5mai à 21 h 40, sur France 5
(1) Voir ASH n° 2602 du 27-03-09, p. 23, ainsi qu' ASH Magazine n° 25 du 1-02-08, p. 22.