En lien étroit avec la politique de secteur, l'hospitalisation de jour en pédopsychiatrie s'est développée autour des années 1970. Cette modalité de prise en charge d'enfants présentant des troubles de la personnalité ou des syndromes autistiques est née d'une contestation de l'hospitalisation à temps plein. En effet, leur expérience dans de telles structures avait conduit nombre de pédopsychiatres à en critiquer la coloration quelque peu asilaire et les effets iatrogènes, sans que l'intérêt thérapeutique de répondre à une pathologie grave par une densité importante d'hospitalisation ait été démontré. Dans le même temps, explique Paul Marciano, praticien hospitalier, et l'un des acteurs de ce changement d'approche, l'idée de séparer un enfant de sa famille s'est vue remise en cause par des avancées théorico-cliniques, notamment relatives à l'importance de valoriser les compétences parentales. « Il s'est agi alors de traiter l'enfant au plus près de son milieu familial », c'est-à-dire en travaillant aussi avec ses parents - ou en s'efforçant de le faire -, ainsi qu'avec son école et les différentes institutions pouvant être impliquées dans sa situation (aide sociale à l'enfance, services de la justice, institut médico-éducatif...). S'inscrivant dans cette « constellation d'espaces externes », dont il contribue à amener les différentes composantes à dialoguer, l'hôpital de jour fonctionne lui-même avec une équipe plurielle. Les éducateurs spécialisés, enseignants, assistants de service social et intervenants extérieurs (danseurs, conteurs, etc.), qui sont impliqués aux côtés des thérapeutes, concourent à offrir aux enfants un « paysage psychique » diversifié et leur fournissent « une extraordinaire opportunité pour déployer les plis et replis de [leur] monde interne », souligne le pédopsychiatre.
L'hôpital de jour pour enfants. Dans le parcours de soins - Paul Marciano - Ed. érès - 15 €