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« TISSER DES LIENS ENTRE LES GROUPES D'ENTRAIDE MUTUELLE »

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Les trois organisations regroupant la majorité des groupes d'entraide mutuelle (GEM) viennent de fonder le Collectif national inter GEM (CNIGEM) (1). Lieu d'échanges, cette nouvelle instance vise à aider ces « clubs » d'usagers à respecter leur cahier des charges et à se doter d'une représentation nationale unitaire, explique Claude Finkelstein, présidente de la FNAPsy.

Pourquoi ce collectif ?

Depuis leur création en 2005, nous constatons de grandes disparités dans la manière de faire fonctionner les 320 groupes d'entraide mutuelle (GEM). Rien de plus normal puisque c'est un concept innovant : pour la première fois, des personnes handicapées psychiques sont invitées à se responsabiliser en créant une association d'usagers dont elles peuvent librement fixer les modalités. Nous souhaitons promouvoir l'harmonisation des pratiques et accompagner les GEM dans l'application stricte de leur réglementation prévue par la circulaire du 30 mars 2007 (2). Mais aussi créer un lobbying qui leur soit propre auprès des pouvoirs publics. C'est ainsi que les trois organisations représentant 80 % des GEM (la FNAPsy, l'Unafam, la FASM Croix-Marine), ont choisi de constituer le Collectif national inter GEM (CNIGEM).

Avec toutefois des déclinaisons régionales...

Effectivement, les usagers et animateurs de ces « clubs » se sentent souvent seuls. Ils expriment une demande forte de tisser des liens et d'échanger autour de la culture du GEM. L'idée de se regrouper est d'ailleurs partie du terrain : dans l'ouest de la France, un collectif existe depuis deux ans et met en contact les groupes d'entraide des régions Bretagne, Basse-Normandie et Pays-de-la-Loire. Quelle que soit la fédération à laquelle ils adhèrent, ces derniers se retrouvent régulièrement pour partager leurs pratiques. Sur le modèle du « grand ouest », quatre autres collectifs régionaux se mettent en place dans le Sud-Ouest, le Sud-Est, le Nord-Est et l'Ile-de-France. Cette approche régionale est d'autant plus importante que les GEM doivent pouvoir exister au sein des futures agences régionales de santé (ARS).

Quels sont les dysfonctionnements ?

Certains GEM ne se sont pas encore constitués en association d'usagers, comme le prévoit la circulaire. En outre, pris par le temps et les contraintes administratives, certains organismes gestionnaires (associations ou établissements) ou certains animateurs prennent le pouvoir. Conséquences ? Les usagers n'ont pas le choix des ateliers, ne savent pas de quel budget ils disposent, n'ont plus la parole... Certains GEM ne sont ouverts qu'une demi-journée par semaine, d'autres dépendent en fait de l'hôpital ou d'un service d'aide à la vie sociale. Certains groupes d'entraide ont aussi d'importantes difficultés de gestion. La vocation du CNIGEM et de ses déclinaisons régionales est de faire remonter ces dérives et d'apporter une aide ponctuelle à ces structures innovantes pour leur permettre d'évoluer favorablement.

Que va devenir l'Association nationale pour l'expertise des GEM (Anegem) ?

L'Anegem, que la FNAPsy avait créée pour expertiser ces « clubs », ne disparaît pas. Elle se concentre sur le respect de l'éthique. Elle a d'ailleurs été chargée par la caisse nationale de solidarité pour l'autonomie du processus d'auto-évaluation des GEM. Il s'agit de dresser un bilan de ces structures, notamment sur le plan du respect des droits des usagers. Les résultats seront connus à la fin du premier semestre 2010.

Quelles sont vos prochaines étapes ?

Une charte est en train d'être rédigée au niveau national et sera complétée par les collectifs régionaux. Nous organisons notre première rencontre en novembre prochain à Paris. Le site Internet du CNIGEM sera lancé en mai et nous prévoyons de publier une lettre d'information mensuelle. Chaque collectif régional aura aussi son propre site et sa lettre d'information, pour que les échanges partent avant tout du terrain. Les GEM sont devenus indispensables dans la vie des personnes souffrant de handicap psychique. Celles-ci sont moins hospitalisées et se resocialisent mieux. Le groupe d'entraide mutuelle brise l'isolement et la solitude, du fait de l'intégration dans un groupe de pairs.

Notes

(1) La Fédération nationale des associations d'usagers en psychiatrie (FNAPsy), la Fédération d'aide à la santé mentale Croix-Marine (FASM-Croix-Marine) et l'Union nationale des associations des amis et familles des malades psychiques (Unafam) - CNIGEM : 5, rue du Général-Bertrand - 75007 Paris - cnigem@yahoo.fr.

(2) Voir ASH n° 2569 du 22-08-08, p. 11.

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