Pauline, métisse de 14 ans, vit à Pantin. Son frère est délinquant, son petit ami irrespectueux et son beau-père en prison pour avoir abusé d'elle. Elle a renoncé à aller à l'école, malgré les efforts de Mme Jamot, son assistante sociale, qui lui fait un peu pitié : « Qu'est-ce qu'elle a à vouloir toujours réparer les autres ? » Pauline vit en improvisant sa vie et en se fiant à son instinct. Et quand son ancienne professeure de français, Mlle Mathilde, lui dit qu'elle est une jeune fille étrange, elle rétorque : « Je ne suis pas comme les gens qu'on trouve dans votre univers, mademoiselle. Mais dans le mien, je ressemble à tout le monde. » Mathilde décide de prendre sous son aile et d'héberger cette jeune banlieusarde « ordinaire ». Pour lui « enlever les toiles d'araignées qu'il y a dans sa tête », elle lui offre Le livre de ma mère, d'Albert Cohen. Car l'enseignante a compris que le problème de Pauline, c'est cette mère qui la néglige, la traite de « négresse », et à qui elle reproche de ne pas lui avoir transmis le gène « qui stimule l'épanouissement de l'être, l'envie d'aimer la vie et d'aimer sa famille ». Peu à peu, Pauline découvre un univers en dehors de la violence. Chronique sociale, roman d'apprentissage, étude de la relation mère-fille, Le roman de Pauline est un peu tout cela.
Le roman de Pauline - Calixthe Beyala - Ed. Albin Michel - 16 €