PRÉCAIRES, PAS COUPABLES. « Les précaires sont en rage. Ils crient dans le silence. Ils n'en peuvent plus d'être sans. Sans quoi ? Sans travail, sans argent, sans considération, sans statut social [...], sans accès à une certaine culture, peut-être même sans logement. » Claire témoigne sur l'un des panneaux de l'exposition itinérante « Rompre le silence - Mémoires de chômeurs et précaires en Isère 1975-2008 », proposée par l'association Gallo. D'octobre 2007 à avril 2008, c'est au Musée de la résistance et de la déportation de l'Isère que le Groupement d'activités locales libres et ouvertes a présenté cette exposition née d'ateliers d'écriture réunissant des chômeurs de longue durée. « On s'est aperçu qu'il y avait de la matière pour dénoncer leur souffrance, expliquent les animateurs de l'association Gallo. Notre but est de remettre les pendules à l'heure car, de victimes, les chômeurs sont aujourd'hui présentés comme des coupables. Cette exposition est un acte de résistance. » Pour qu'elle continue à faire du bruit, l'association a synthétisé l'exposition en 12 panneaux mobiles thématiques. « Etre chômeur » propose des photographies de lieux désaffectés qui suggèrent le ressenti des chômeurs d'être mis au rebut, retranchés de la société. La partie « Etre aidé » questionne le traitement social du chômage. « Rester soi-même » présente une cinquantaine de portraits de précaires, dont chacun dit à sa manière : « J'existe ! ». Dans « Résister ! », le visiteur découvre la révolte de ces hommes et de ces femmes à travers les mouvements de chômeurs, les revendications et les actes de transgression, comme les emblématiques opérations Caddie. Enfin, un dernier panneau, « Comment construire une société sans chômage », est constitué de Post-it laissés par les visiteurs de l'exposition grenobloise. Disponible sur simple demande auprès de l'association Gallo, l'exposition « Rompre le silence » a vocation à être empruntée par toute personne ou tout établissement qui le souhaiterait. Un livre de témoignages ainsi que le film La rue est dans la nuit comme une déchirure l'accompagnent, et les membres de l'association peuvent également animer des débats publics.
« Rompre le silence - Mémoires de chômeurs et précaires en Isère 1975-2008 » - Contact pour les emprunts : Pierre-Louis Serero, association Gallo, tél. 06 15 68 37 95