La joie de vivre - heureusement - n'est pas le privilège des valides, et Maurice Ringler, psychologue et psychothérapeute, donne plusieurs exemples d'enfants et d'adolescents en situation de handicap moteur, sensoriel ou mental qui sont épanouis et confiants dans l'avenir. Cependant, explique le clinicien, aimer la vie suppose de s'aimer un peu, c'est-à-dire d'avoir une image suffisamment positive de soi pour pouvoir développer tous les registres de sa personnalité. Or bien des difficultés contrarient la formation d'une bonne estime de soi chez les jeunes handicapés - alors même que celle-ci leur est d'autant plus indispensable qu'ils sont, un jour ou l'autre, inévitablement confrontés au regard invalidant de la société. « Un des objectifs de l'éducation et de l'aide apportées aux enfants désavantagés est de les amener à accepter leurs limites, en prenant soin, toutefois, de ne pas altérer la représentation qu'ils se font d'eux-mêmes », souligne Maurice Ringler. Il s'agit « qu'ils s'aiment et se respectent en dépit de leurs incapacités ». A cet effet, l'enfant différent a impérativement besoin d'être soutenu par des parents et des éducateurs bienveillants et « réalistes dans leurs désirs et leurs attentes à son endroit ». Cette confiance qui lui est manifestée se révèle indispensable pour que le jeune handicapé prenne lui-même confiance dans ses ressources personnelles et puisse s'affirmer authentiquement.
Le bonheur de l'enfant handicapé - Maurice Ringler - Ed. Dunod - 19 €