Dans son « Rapport sur la situation sociale des Roms et l'amélioration de leur accès au marché du travail dans l'Union européenne » adopté le 11 mars, le Parlement européen propose aux Etats membres et à la Commission européenne « une approche globale et coordonnée » construite sur trois axes : renforcer les politiques d'éducation, lutter contre les discriminations à l'emploi et résoudre le problème de la vie en marge de la société.
Pour les députés européens, l'éducation constitue le point-clé, sachant que le faible niveau des qualifications des Roms, bien en dessous de la moyenne européenne, serait l'un des facteurs responsables du fort taux de chômage dans cette communauté. Ils suggèrent donc d'adapter des programmes de formation professionnelle aux besoins des marchés locaux, et de prévoir des mesures d'incitation pour les employeurs qui embaucheraient des Roms non qualifiés en leur offrant une formation.
Les autres propositions du Parlement concernant la lutte contre la discrimination à l'emploi n'ont, quant à elles, rien d'original si ce n'est l'encouragement à la création de petites et moyennes entreprises.
Le point le plus intéressant du rapport est la question de la vie en marge de la société. En effet, devant une communauté à forte tradition familiale, on se retrouve face à un dilemme : comment concilier les spécificités culturelles et traditionnelles des Roms et leur processus d'intégration ? Les députés penchent pour un dialogue. Ils avancent trois séries de mesures :
la création d'un groupe d'experts indépendants à l'échelon de l'Union européenne, comprenant des représentants roms, et chargé de coordonner les stratégies des Etats membres à l'égard de cette population ;
l'établissement de partenariats entre les divers organismes de défense des intérêts des Roms et les organes compétents des Etats membres ;
la mise en place à l'échelle de l'Union européenne d'un forum où les acteurs sociaux, les syndicats et les organisations non gouvernementales représentant les Roms et leurs intérêts pourront se concerter en permanence.
Parmi les autres mesures suggérées, on retiendra également la création d'un cadre institutionnel pour les services sociaux et éducatifs de proximité pour les enfants et les familles roms.