Pendant quatre semaines, le Ciné Club de France 2 montre comment quatre cinéastes ont, des années 1930 à 1970, porté leur regard sur les enfants délinquants ou en délicatesse avec l'ordre établi, et sur la conduite à tenir à leur égard. D'une décennie à l'autre, les situations comme les mentalités ont changé. Le cinéma, reflet de son temps, traduit cette évolution. « Les films que nous présentons sont contemporains de leur époque. Leur enchaînement présente une cohérence, une forme de progression dans les questions abordées et des débuts de réponse. Il en ressort que l'enfance «délinquante» est un «vieux» sujet, et ces quatre films sont autant de témoignages sur la société, les conditions de vie et l'urbanisation », explique Daniel Patte, directeur délégué des programmes de France 2. « Ce film expose dans sa cruelle vérité la détresse de l'enfance abandonnée, sans guide, sans défense, sans tendresse dans la vie », peut-on lire en guise de générique de L'Enfer des anges, de Christian-Jaque (1939). Tournée dans les faubourgs de Paris, cette oeuvre montre des orphelins livrés à eux-mêmes et pour lesquels la délinquance représente la seule issue. Suit Chiens perdus sans collier, de Jean Delannoy (1952), ou l'histoire d'un juge des enfants au grand coeur (Jean Gabin). Puis, dans Terrain vague, de Marcel Carné, à travers l'histoire d'une bande de jeunes, on voit se construire au tout début des années 1960 les cités d'aujourd'hui, et surgir les racines des difficultés actuelles. On quitte enfin la jeunesse en noir et blanc pour celle en Technicolor. Au coeur de L'argent de poche (1975), François Truffaut évoque, de nouveau, deux sujets qui le passionnent : l'éducation et les apprentissages.
L'enfer des anges - Chiens perdus sans collier - Terrain vague - L'argent de poche - Ciné Club de France 2, les mardis 10, 17, 24 et 31 mars, vers minuit