«C'est une première étape. Nous avons désormais le pied sur la première marche du perron », souligne Marie-Pierre Martinet, secrétaire générale du Planning familial. Recevant une délégation du mouvement avec Nadine Morano et Valérie Létard, secrétaires d'Etat chargées respectivement de la famille et de la solidarité, Brice Hortefeux, ministre du Travail et de la Famille lui a proposé de conclure avec l'Etat un protocole d'accord garantissant le maintien sur la période 2009-2011 des crédits consacrés aux actions de conseil conjugal et familial, de lutte contre les violences faites aux femmes et de prévention des risques sexuels menées par le Planning. L'Etat serait prêt à lui consacrer chaque année 3 461 800 € pour ces actions.
Ces annonces ont toutefois été accueillies avec prudence par le mouvement, qui relève encore un amalgame entre les aides au fonctionnement accordées à l'ensemble des associations faisant du conseil conjugal et familial et des subventions délivrées au Planning familial pour des programmes spécifiques, dont le montant est déjà prévu. De plus, « le compte n'y est toujours pas », précise Marie-Pierre Martinet, puisque le gouvernement n'est pas revenu sur la baisse effective des crédits affectés au conseil conjugal et familial (2,1 millions en 2009 contre 2,5 millions d'euros en 2008), et qui avait donné lieu à une « bataille de chiffres » (1).
Reste que « nous avons été écoutés et que nous avons pu rappeler la nécessité pour l'Etat de maintenir le droit à l'information et à l'éducation sexuelle », estime la secrétaire générale, qui voit là les effets de la mobilisation du mouvement et de la pétition qu'il a lancée le 29 janvier contre la diminution des aides de l'Etat au conseil conjugal et familial. « Le point positif, c'est la proposition d'engagement de l'Etat sur trois ans, même s'il y a des imprécisions et des confusions. Nous allons travailler sur le projet et nous ferons remonter les propositions. »
Mais c'est évidemment dans les orientations qui seront données cette année aux directions départementales des affaires sanitaires et sociales (DDASS) et dans leur traduction dans le cadre des conventions avec les associations que le Planning pourra juger de la réalité de l'engagement politique et financier de l'Etat. Un engagement d'autant plus important qu'en 2010 les DDASS sont appelées à se fondre dans les directions départementales de la cohésion sociale avec toutes les incertitudes financières liées à cette réorganisation.