EAPN formule dix demandes à l'attention des députés européens

L'Union européenne compte 78 millions de personnes en situation de pauvreté. « La cohésion sociale, ainsi que ses composantes de lutte contre la pauvreté et les inégalités et de redistribution plus juste de la richesse dans et en dehors de l'Union européenne, doit être considérée comme l'un des principaux défis à relever », estime le Réseau européen anti-pauvreté (EAPN) (1), qui demande à tous les candidats aux élections européennes de juin prochain de répondre à dix exigences (2). Sachant que 2010 sera l'année européenne de la lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale, le réseau propose d'abord aux députés européens nouvellement élus d'en être les ambassadeurs afin de donner à cette action le plus de rayonnement possible. Plus concrètement, EAPN réclame une stratégie européenne de lutte contre la pauvreté très visible avec des cibles nationales et européennes de réduction des inégalités. Il souhaite également que cette lutte contre la pauvreté soit transversale et intégrée à toutes les politiques européenne. Parmi les autres demandes : l'implication des ONG concernées dans l'élaboration, la mise en oeuvre et l'évaluation de ces politiques ou encore « l'élaboration d'une directive-cadre sur les mécanismes de revenu adéquat dans le droit-fil de la recommandation de la Commission sur l'inclusion active ». Côté emploi, l'appel de l'EAPN exige des futurs députés un engagement pour des « emplois décents et de qualité », notamment des « «emplois verts et sociaux» qui permettent de lutter contre les changements climatiques, de s'attaquer aux défaillances du marché, de soutenir la relance économique et d'offrir des emplois stables et de qualité au plus grand nombre ». Une autre proposition appelle au soutien de l'économie sociale, considérée comme un gisement d'emplois. Enfin, le réseau souhaite que soit consolidée la législation européenne de lutte contre les discriminations, y compris celles liées à l'origine sociale. « L'UE doit devenir le moteur du développement social et durable et le Parlement européen se placer en première ligne pour réaliser ce changement », conclut EAPN.