La négociation salariale de la branche de l'animation s'est soldée par un échec, selon la F3C CFDT (1). L'idée d'une revalorisation salariale pluriannuelle par, au minimum, un rattrapage du pouvoir d'achat ou, mieux, une augmentation salariale « acceptable », défendue par l'ensemble des syndicats de salariés, n'a pas été retenue par le Conseil national des employeurs associatifs (CNEA) (2) le 4 février, et ce pour la troisième fois consécutive. « L'absence de contre-proposition démontre la volonté du CNEA de geler les salaires de la branche, considère Jérôme Morin, secrétaire fédéral de la F3C. La dernière revalorisation, il y a deux ans et demi, était valable jusqu'au 1er janvier 2009. Or le CNEA ne nous propose qu'une revalorisation au 1er janvier 2010, à hauteur de 1,2 %. » Une situation jugée d'autant plus inacceptable par le syndicat qu'un avenant à l'accord salarial permet de demander une augmentation en cas de forte inflation. « Les salariés paient, une nouvelle fois, la facture, avec la baisse des financements publics en direction des associations, les salaires bloqués et des licenciements. » Le CNEA estime de son côté qu'entre janvier 2007 et décembre 2008, les salariés n'ont pas subi de perte du pouvoir d'achat. « Lors de la commission mixte paritaire du 4 février, le CNEA a bien proposé une augmentation de la valeur du point au 1er janvier 2010. Il n'y a donc aucune volonté de geler les salaires de la branche de l'animation », affirme Christine Rodriguez, sa directrice générale. « Quant à l'avenant du 28 novembre 2006, il prévoyait, entre autres, que « dans le cas où l'inflation (hors tabac) dépasserait 2 % entre le 1er avril 2007 et le 31 mars 2008, les partenaires sociaux conviennent de se rencontrer pour étudier l'adaptation du présent accord salarial [...] ». Or, pendant cette période, l'inflation moyenne n'a pas excédé 1,94 %. » Le CNEA affirme avoir la volonté de continuer à faire évoluer les salaires tout en tenant compte des problèmes conjoncturels auxquels sont confrontées les associations, et admet sa préférence pour une revalorisation salariale annuelle (en janvier) et non pluriannuelle.
En attendant la prochaine négociation, prévue le 18 mai, les représentants CFDT devraient organiser un conseil de branche afin de construire une stratégie d'action sur le terrain.
(1) Fédération CFDT Communication, Conseil, Culture - 47-49, avenue Simon-Bolivar - 75950 Paris cedex 19 - Tél. 01 56 41 54 00 -
(2) CNEA : 88, rue Marcel-Bourdarias - BP 63 - 94142 Alfortville cedex - Tél. 01 41 79 59 59 -