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Deux parcours, un idéal

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Le père Joseph Wresinski, fondateur d'ATD quart monde, et l'économiste Maria Nowak, militante du microcrédit, ont tous deux fait du refus de la misère leur combat. Deux documentaires dressent leurs portraits.

Joseph Wresinski et Maria Nowak partagent un même idéal : aider les pauvres à sortir de l'assistance. D'autres similitudes rapprochent ces deux figures du social, même si le premier, fondateur du mouvement ATD quart monde, est décédé en 1988, peu après avoir fait entériner l'existence d'une Journée mondiale du refus de la misère (le 17 octobre), tandis que la seconde, aujourd'hui âgée de 73 ans, préside toujours l'Association pour le droit à l'initiative économique (ADIE). Tous deux font l'objet de documentaires retraçant leur parcours.

Diffusé sur Public Sénat, le premier film narre à la fois le combat de Joseph Wresinski et l'histoire du bidonville de Noisy-le-Grand, en Seine-Saint-Denis, où ont vécu près de 3 000 personnes, pendant quinze ans, dans des « igloos » sans sanitaires ni électricité. A travers de nombreux témoignages de ses compagnons de route, on redécouvre Joseph Wresinski. Ordonné prêtre en 1946, surnommé un temps le « curé de la racaille », ce provocateur a l'ambition d'amener les pauvres jusqu'aux Nations unies, et déclare en 1976 : « Dans dix ans, dans les cités, il faudrait qu'il n'y ait plus une personne qui ne sache ni lire ni écrire. » Ce qui mène à la création des Universités populaires.

Diffusé sur France 5, le reportage consacré à Maria Nowak se veut plus intimiste, suivant cette combattante acharnée du microcrédit sur les traces de son passé. Témoin à Varsovie du massacre de ses proches pendant la guerre, elle est arrivée clandestinement en France, en 1946. Devenue économiste, elle décide, voilà vingt ans, de « prêter aux plus démunis le capital nécessaire à monter leur propre entreprise », se confrontant alors au scepticisme. Volontaire, elle est pourtant parvenue à faire changer la loi et à convaincre qu'« avec un peu d'argent on peut faire pas mal de choses ».

Ces deux films aident à comprendre l'origine de l'engagement de ces deux passionnés. C'est en découvrant le site de Noisy que le père Wresinski, qui a grandi dans une famille très pauvre - l'une de ses soeurs est morte de faim -, se dit : « Je suis entré dans le malheur. Ces enfants, ces hommes, ces femmes, ce sont mes frères et soeurs. Je rêve de faire d'eux des «hommes libres» en leur donnant accès au savoir. » En 1957, il crée le mouvement Aide à toute détresse, qui poursuit aujourd'hui sous le nom d'ATD quart monde des actions d'éducation informelle et de formation dans 25 pays. « Quand on a vu beaucoup de gens mourir, on se dit qu'il faut aider les vivants, reconnaît pour sa part Maria Nowak. Mon ambition est d'aider le plus de gens que je peux à retrouver leur autonomie, leur dignité. » En 2008, l'ADIE a accordé 12 824 prêts à des personnes au chômage ou au RMI, exclues du système bancaire classique et désireuses de créer leur propre emploi.

Joseph Wresinski - Caroline Glorion et Gérard Lemoine - 52 min - Diffusé sur Public Sénat les vendredi 27 février à 16 h 30, samedi 28 février à 14 h et dimanche 1er mars à 9 h

Maria Nowak, la banquière de l'espoir - Anne Hirsch et Olivier Wlodarczyk - 52 min - Diffusé sur France 5 les vendredi 6 mars à 20 h 35 et dimanche 8 mars à 8 h 55

CULTURE

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