Même si le terrain était déjà préparé, le projet pourrait marquer un tournant dans l'histoire de la représentation des employeurs de la branche associative sanitaire et sociale. Le SOP (Syndicat général des organismes privés sanitaires et sociaux à but non lucratif) et le Snasea (Syndicat national au service des associations du secteur social et médico-social) ont, le 16 février, annoncé envisager « l'union de leurs forces et de leurs compétences ». Une initiative qui s'inscrit dans le prolongement de leur accord de partenariat signé en octobre 2007, visant à proposer des réponses communes aux chantiers de la refonte de la convention collective du 15 mars 1966 (CC 66), de la formation professionnelle et de la consolidation de la branche dans le secteur de l'économie sociale. « C'est forts de la réussite de ce partenariat et riches de nos complémentarités que nous envisageons d'unir nos forces pour devenir un acteur majeur dans le secteur », précise Jean-Luc Durnez, directeur général du SOP. L'idée, ajoute Stéphane Racz, directeur général adjoint du Snasea, est « d'aller plus loin que le partenariat sur dossiers » et « de construire sur ce qui rapproche » les deux organisations et « non sur les différences ».
Un rapprochement tout de même né de divergences. Le partenariat entre le SOP et le Snasea est, en effet, intervenu après leur décision de dissoudre, en juin 2007, la Fédération des organisations employeurs signataires de la CC 66 (1). Le souhait de la Fegapei (Fédération nationale des associations de parents et amis employeurs et gestionnaires d'établissements et services pour personnes handicapées mentales), troisième syndicat d'employeurs négociateur de la CC 66, de réorganiser le champ conventionnel en branches professionnelles, dont une consacrée au handicap, avait envenimé la discorde, les deux autres syndicats d'employeurs, plurisectoriels, revendiquant au contraire la transversalité des conventions. Finalement, les trois organisations ont relancé le chantier de la rénovation de la convention en présentant un projet commun.
Philippe Calmette, directeur général de la Fegapei, estime d'ailleurs que ce projet d'union aura le mérite de mieux clarifier les positionnements de chacun, dans le sens d'une moindre atomisation de la représentation associative : « La Fegapei s'est consolidée dans le champ du handicap, son activité de fédération d'associations gestionnaires représentant 80 % de ses missions, et le SOP et le Snasea renforcent leur fonction de syndicat d'employeurs dans le champ du social et de l'insertion. Ce sont deux mouvements parallèles qui vont dans le bon sens. » La Fegapei et le Snaless (Syndicat national des associations laïques employeurs du secteur sanitaire, social, médico-éducatif et médico-social) ont, pour leur part, officialisé un partenariat en 2007.
Concrètement, quelle forme prendra l'union entre le SOP et le Snasea ? « La piste privilégiée pourrait être celle de la création d'une nouvelle structure, dans laquelle le SOP et le Snasea se rejoindraient », indique Stéphane Racz. Le conseil d'administration du SOP et le bureau du conseil d'administration du Snasea vont étudier un projet qui sera soumis à l'approbation des assemblées générales des deux syndicats, respectivement les 26 mai et le 2 avril.