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La CNSA publie des études critiques sur l'évaluation des besoins des personnes âgées et/ou handicapées

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A l'occasion des premières rencontres scientifiques sur l'autonomie qu'elle organisait le 12 février, la caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) a rendu publics les résultats d'études de terrain, menées en 2008, sur les pratiques et les outils d'évaluation des besoins des personnes handicapées et des personnes âgées, à domicile et en établissement (1).

Dans un rapport d'étape (2), la caisse établit un « état des lieux préliminaire » de l'utilisation des outils d'évaluation portant notamment sur la grille AGGIR (autonomie gérontologique, groupes iso-ressources) qui sert à évaluer le degré de dépendance des personnes âgées de plus de 60 ans et sur le guide d'évaluation multidimensionnelle (GEVA) dans le secteur du handicap (3). Premier constat : en dehors de la grille AGGIR, les outils d'évaluation sont encore peu utilisés. De plus, 61 % des professionnels des équipes médico-sociales des conseils généraux qui ont participé à l'enquête et 40 % des professionnels des équipes pluridisciplinaires des maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) considèrent qu'ils sont inadaptés et incomplets. Pour eux, les questions imprécises créent un risque de mauvaise interprétation, voire de subjectivité, mais ils soulignent également le caractère intrusif des outils d'évaluation dans la vie des personnes. Face à ces résultats, la CNSA estime qu'il est indispensable de poursuivre l'analyse des raisons de ces difficultés avant d'aller plus loin dans la mise en place de nouveaux outils (ou l'amélioration des outils existants).

Une seconde étude, réalisée par le cabinet Deloitte pour le compte de la CNSA, insiste sur la diversité des pratiques, des méthodes et des perceptions de la fonction d'évaluation. Les acteurs ne disposent pas toujours des ressources nécessaires pour mettre en oeuvre une évaluation globale ou multidimensionnelle de la situation de la personne, indique-t-elle. Par ailleurs, certains évaluateurs, de même que certains usagers, donnent une « importance toute relative » au projet de vie, une pratique qui va à l'encontre du principe d'individualisation de l'évaluation de la situation de la personne. Qu'elle concerne les personnes âgées ou les personnes handicapées, la pratique d'évaluation est confrontée au même type de difficultés, souligne l'étude. Ainsi, notamment, les évaluateurs ne disposent pas d'une information complète, précise, structurée et informative. Autre constat : l'« absence d'homogénéité des pratiques crée des distorsions importantes qui peuvent être source d'iniquité de traitement ». En effet, alors que certains évaluateurs tiennent compte des besoins du demandeur dans le cadre d'une trajectoire, c'est-à-dire évaluent les besoins à l'instant T et anticipent les besoins futurs (notamment dans le cas de pathologies évolutives), d'autres restent dans une posture d'évaluation statique uniquement à l'instant T.

Notes

(1) Documents disponibles sur www.cnsa.fr.

(2) Le rapport final devrait être diffusé en fin d'année.

(3) D'abord expérimenté par certaines maisons départementales des personnes handicapées, le GEVA n'est devenu l'outil officiel d'évaluation qu'en mai 2008 - Voir ASH n° 2557 du 9-05-08, p. 9.

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