La Fédération CGT de la Santé et de l'action sociale est catégorique : la refonte envisagée par le rapport Couty (1) « fait exploser l'organisation spécifique de la psychiatrie publique. La mort de la politique de secteur dans sa double dimension de proximité et de continuité des soins est programmée. » Elle estime tout d'abord que l'instauration d'une organisation graduée de soins psychiatriques en trois niveaux indépendants instaure une fracture entre l'intrahospitalier et l'extrahospitalier et un morcellement de la prise en charge. Elle voit également dans la création des groupements locaux de coopération pour la santé mentale, qui réuniraient l'ensemble des opérateurs intervenant dans la prise en charge, le signe, « une fois de plus », du désengagement de l'Etat. Accélération de la marchandisation de la psychiatrie et de la santé mentale, réduction du travail en psychiatrie à une succession d'actes par la mise en place de la tarification à l'activité, ignorance des problèmes de manque de places..., le jugement du syndicat est sévère. Pour lui, l'essentiel du rapport vise à « formater l'organisation de la psychiatrie au projet de loi «Hôpital, patients, santé et territoires» ». Un jugement partagé par la Fédération FO des personnels des services publics et de santé, qui voit, dans « cette nouvelle redistribution des cartes », l'amorce du « déclin de la place prééminente de l'hôpital public dans l'offre de soins en psychiatrie ».
Sur le terrain
Rapport Couty : « la mort de la politique de secteur », selon la CGT et FO
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