Les 110 millions d'euros supplémentaires alloués à l'humanisation des centres d'hébergement dans le cadre du plan de relance ? « Une méthode contestable », estime le collectif « Les morts de la rue ». Dans une « une lettre ouverte aux associations pour une autre politique de la grande pauvreté » (1), il dénonce une pratique qui « permet au gouvernement de continuer à saupoudrer sans faire de choix politique ».
Pour le collectif, « les arguments ou les positions des associations trop complaisantes sont dérangeantes ». Il les invite à avoir le « courage de remettre en cause [leurs] pratiques d'accompagnement social » : de fermer les structures inadaptées (dont le coût de transformation serait très élevé pour certaines par rapport à la construction de deux centres équivalents), de privilégier la réalisation de petites structures et de chambres individuelles plutôt que d'avoir recours aux nuits d'hôtel, de mutualiser les moyens « pour éviter d'avoir une multitude de travailleurs sociaux, sur des spécificités différentes, travaillant parallèlement pour une seule personne », de créer des outils adaptés comme des « plateformes sanitaires et sociales » et de « réformer le schéma de sortie de rue ». La pièce maîtresse du dispositif, plaide le collectif, ne doit plus être le « 115 », dont l'intervention devrait être exceptionnelle. « Nous devons imposer une rénovation de notre système de prise en charge. Une partie des moyens sont là », souligne-t-il, appelant les associations à refuser les principes actuels de financement et à « dire non aux pratiques qui pérennisent un système inefficace ».
(1) Sur