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Justice des mineurs : le SNPES-PJJ n'entend pas baisser la garde

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Le mouvement a été plus faible que celui du 15 décembre, sans doute concurrencé par le mouvement interprofessionnel du 29 janvier prochain (1), bien qu'il ait permis « une mobilisation dynamique », selon son instigateur, le SNPES (Syndicat national des personnels de l'éducation et du social)-PJJ-FSU. Près de 19 % des éducateurs de la protection judiciaire de la jeunesse (selon l'administration et le SNPES) étaient en grève le 15 janvier à l'appel du syndicat majoritaire de la profession, rejoint dans certaines régions par d'autres organisations. Motif de la grogne : la future réforme de la justice des mineurs, sur la base des recommandations de la commission Varinard, mais surtout dans l'immédiat le recentrage de la PJJ sur l'activité pénale, source de « démantèlement » de ses missions. Ajoutée à une mise en oeuvre « draconienne » de la révision générale des politiques publiques, cette orientation se traduirait, selon le syndicat, par la suppression de plusieurs centaines de postes. « Nous n'avons pas reçu de réponses suffisantes de l'administration pour cesser le mouvement », indique Maria Inès, secrétaire nationale de l'organisation syndicale. Le syndicat appelle de nouveau à la grève le 23 janvier, date du prochain comité technique paritaire central. L'Ile-de-France et l'Hérault ont déjà décidé de cette reconduction du mouvement. Le SNPES prévoit en outre une nouvelle manifesttation le 2 février pour défendre la justice des mineurs.

La direction de la protection judiciaire de la jeunesse (DPJJ), de son côté, estime que le chiffre des suppressions de poste avancé par le syndicat est « largement surévalué », le recentrage sur le pénal et la fermeture de foyers éducatifs « qui ne fonctionnent pas ou ne correspondent pas aux normes » des établissements de placement éducatif, définies par la structuration juridique des services de novembre 2007, se traduisant notamment par des « redéploiements ». La prise en charge des mesures civiles, argue-t-elle encore, continuera d'être assumée par les conseils généraux, conformément à la réforme de la protection de l'enfance. Quid du transfert de charges ? Pour la DPJJ, la réponse n'est ni plus ni moins que dans la maîtrise des coûts : « Les conseils généraux pourraient être amenés à tirer les conclusions des audits conjoints prévus dans le programme triennal de l'administration. »

Le calendrier désormais affiché pour la refonte de l'ordonnance de 1945 inquiète par ailleurs le SNPES-PJJ. La garde des Sceaux vient de démarrer une série de consultations d'acteurs de la justice des mineurs, ses services devant « finaliser un avant-projet de loi pour le premier trimestre 2009 », selon les informations d'André Varinard, reçu le 15 janvier à la chancellerie. « On nous avait dit que l'on aurait tout le premier semestre pour une concertation », s'étonne Maria Inès.

Notes

(1) Auquel s'associent également les autres syndicats du ministère de la Justice - SNPES, CGT pénitentiaire, CGT-PJJ, CGT services judiciaires, CFDT Interco, Snepap-FSU, Union syndicale autonome justice, CFDT, Syndicat de la magistrature -, ainsi que le Syndicat des avocats de France.

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