La délinquance générale a baissé de 0,86 % en 2008 par rapport à 2007, selon les chiffres communiqués le 19 janvier par le ministère de l'Intérieur, qui observe toutefois une hausse des violences aux personnes, notamment au sein des familles.
Au total, 3 558 329 crimes et délits ont été constatés en 2008, contre 3 589 293 en 2007, année où la délinquance avait fortement baissé de 3,66 %.
Détaillé point par point, le bilan de la délinquance générale fait toutefois apparaître une hausse globale des violences aux personnes (+ 2,40 %), due aux violences non crapuleuses (+ 6,41 %). Des violences « essentiellement familiales », a indiqué Michèle Alliot-Marie devant la presse. Si leurs causes « sont multiples, avec l'alcool [qui] y joue certainement un rôle très important », elles sont également un « domaine dans lequel les forces de police et de gendarmerie ont [du] mal à intervenir, parce qu'on est au coeur de la vie privée ». « Nous essayons d'améliorer l'accueil des victimes, elles [viennent] mais ne vont pas forcément déposer plainte et, lorsqu'elles le font, elles la retirent rapidement », a encore expliqué la ministre, insistant sur la nécessité de « mieux cerner le contenu, si possible les causes et les modalités » du phénomène. Dans cette optique, elle a indiqué avoir confié une mission sur les violences intrafamiliales au secrétaire général du comité interministériel de prévention de la délinquance, Philippe de Lagune, dont elle attend « un certain nombre de suggestions sur les actions [à] mener ». Plusieurs d'entre elles dépendent de l'Intérieur, mais pas seulement, a souligné Michèle Alliot-Marie, évoquant l'importance en la matière de l'école et des travailleurs sociaux.
En marge de la présentation du bilan 2008 de la délinquance, la pensionnaire de la Place Beauvau a également évoqué ses objectifs pour 2009. Premier d'entre eux : la modernisation des moyens en matière de lutte contre la délinquance, un objectif pour la conduite duquel elle s'appuiera sur la future loi d'orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure. Ce texte, qui n'est encore qu'à l'état de projet, prévoira notamment des assouplissements juridiques pour l'alimentation du fichier des auteurs d'infractions sexuelles ou encore du fichier national automatisé des empreintes génétiques.
Autre objectif affiché par la ministre : consolider le lien entre la police et la population, en améliorant notamment la qualité de l'accueil des victimes. Michèle Alliot-Marie souhaite, pour cela, « doubler en deux ans le nombre de psychologues dans les commissariats et les brigades » (1).