TÉLÉVISION

PAR-DELÀ LES TABOUS «Je me fiche de la chaise roulante. Je suis une femme et je veux vivre comme une femme », clame Birte, tétraplégique. Dans le documentaire L'amour sans limites, des hommes et des femmes en situation de handicap parlent de leurs besoins et envies sexuelles, et surtout de leurs frustrations. Des célibataires, tel Dany, 28 ans, qui, pour pouvoir vivre son unique expérience sexuelle, a dû longuement chercher une escort girl volontaire. Des couples, tels Julie et Farid, qui livrent leurs difficultés : les deux amoureux ont attendu six ans avant qu'un établissement accepte de les accueillir ensemble - mais dans deux chambres en vis-à-vis, et à condition de se conduire chastement. Le message de la direction est clair : « Vous tenir la main, d'accord, le reste, non ! » De toutes façons, leur handicap ne leur permet pas d'avoir de relations sexuelles sans l'aide d'une tierce personne, et qui pourrait faire cela ? La caméra de Samantha Campredon et François Chayé s'immisce dans une réunion entre les équipes médicales et la direction de l'établissement, qui cherchent des solutions et se trouvent dans une impasse. Alors que l'on proclame le droit des personnes dépendantes à l'égalité des chances dans tous les domaines, en France, la sexualité des personnes handicapées apparaît insuffisamment prise en compte. Aux Pays-Bas, en Suisse, en Allemagne, etc., le débat a commencé voilà vingt ans, et le choix s'est porté sur l'assistance sexuelle. Réalisé avec le soutien du collectif Sexualités et handicaps (1), le documentaire s'attarde d'ailleurs sur un stage animé, en Allemagne, par une sexopédagogue où des aides sexuels évoquent leur métier.