Le Mouvement français pour le planning familial (MFPF) (1) craint de ne plus pouvoir exercer ses missions d'information sur l'éducation sexuelle et la contraception. « Les crédits dont nous dépendons sont passés de 2,3 millions d'euros en 2008 à 1,5 million dans la loi de finances pour 2009, soit une baisse de 40 % », déplore Marie-Pierre Martinet, secrétaire générale du MFPF. En 2007, plus de 450 000 femmes ou jeunes filles se sont déplacées dans les 70 centres d'accueil du territoire, en quête d'informations sur la contraception, la vie amoureuse, la sexualité, les relations conjugales. Un tiers de ces structures sont des centres de planification familiale, financés dans le cadre de la protection maternelle infantile (PMI), les deux autres tiers sont des établissements d'information, de conseil et de consultation familiale, financés par l'Etat. Ce sont ces derniers qui sont aujourd'hui menacés (2).
« La réduction des moyens sera mortelle pour la moitié des établissements ; les autres vont devoir diminuer leurs prestations », s'affole Françoise Laurant, présidente du MFPF, qui craint de voir l'enveloppe disparaître complètement en 2010. Elle souligne la contradiction de cette baisse de crédits « au moment même où on nous serine le nombre trop important de grossesses non désirées et d'avortements et qu'on est à mi-parcours d'une campagne nationale sur la contraception, qui pousse de plus en plus de femmes vers nos établissements ». Cette diminution de ses subsides a pris l'association au dépourvu. « Si le Conseil supérieur de l'information sexuelle, présidé par Valérie Létard, n'était pas mis en sommeil depuis deux ans, nous aurions pu être informés de ces arbitrages et notre voix aurait pu peser sur les débats », regrette la présidente, qui a rencontré la secrétaire d'Etat à la solidarité le 13 janvier. « En charge du droit des femmes, celle-ci s'est montrée préoccupée ». Françoise Laurant devrait rencontrer Nadine Morano, secrétaire d'Etat à la famille, la semaine prochaine. « D'ici quinze jours, si nous ne trouvons pas d'interlocuteur, le MFPF présentera un plan d'information et de mobilisation pour contester ce choix aberrant. »
(1) MFPF : 4, square Saint-Irénée - 75011 Paris - Tél. 01 48 07 29 10 -
(2) Le planning familial de Marseille a ainsi dû fermer ses portes en partie pour des raisons financières - Voir