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La branche de l'animation fête ses 20 ans

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Les partenaires sociaux de la branche « animation » devaient se réunir le 15 janvier pour célébrer les 20 ans de leur convention collective et débattre des enjeux actuels dans le secteur.

Ce sont 150 000 salariés travaillant dans 12 000 structures qui sont couverts par la branche « animation ». Celle-ci se caractérise par la variété et l'étendue de ses domaines d'intervention : activités culturelles et éducatives, activités sportives, actions d'insertion, formation, éducation à l'environnement..., à tel point qu'on a parfois l'impression de se trouver face à une nébuleuse. Les partenaires sociaux eux-mêmes, qui se réunirent, à partir de 1984, pour constituer la convention collective du secteur, eurent du mal à s'entendre sur son étendue exacte. Ils finirent par signer, le 28 juin 1988, ce texte fondamental, qui « règle [...] les relations entre les employeurs et les salariés des entreprises de droit privé, sans but lucratif, qui développent à titre principal des activités d'intérêt social dans les domaines culturel, éducatif, de loisirs et de plein air, notamment par des actions continues ou ponctuelles d'animation, de diffusion ou d'information créatives ou récréatives ouvertes à toute catégorie de population ».

Une poignée de militants au départ

Il faut dire que l'histoire de l'« animation socio-culturelle » a démarré par l'action de bénévoles et de quelques salariés non déclarés occupant le mercredi après-midi les enfants des quartiers. « On ne se souciait guère des règles », peut-on lire dans l'ouvrage Petite histoire de la branche de l'animation (1). Dans les années 70, le volet « enfance-jeunesse » de l'animation prend de l'ampleur et les questions ne manquent pas devant les nouveaux besoins : quels contrats de travail ? quelles rémunérations ? quelle couverture sociale ?... C'est l'élection de François Mitterrand, en mai 1981, qui précipite le mouvement vers un cadre de référence commun : Jean Auroux, ministre du Travail du gouvernement Mauroy, fait de la généralisation des conventions collectives son cheval de bataille. Vingt ans plus tard, au fil des besoins de la branche, des nouvelles lois et de la jurisprudence, 120 avenants sont venus compléter, adapter ou modifier la convention collective du 28 juin 1988. En février 1993, il est notamment précisé que les termes d'« activité d'intérêt social » concernent des organismes oeuvrant dans l'intérêt général de la société et non dans le sens d'activités sociales organisées seulement pour les couches défavorisées de la population. De fait, selon l'Observatoire de la branche, les activités concernant purement ce public - insertion sociale, alphabétisation... - représentent à peine 8 % des structures de la branche (2).

Depuis 2001, les partenaires sociaux participent à la structuration d'une filière de l'animation. Aujourd'hui, plusieurs diplômes professionnels - le diplôme d'Etat de la jeunesse, de l'éducation populaire et du sport (Dejeps) de niveau III, le diplôme d'Etat supérieur de la jeunesse, de l'éducation populaire et du sport (Desjeps) de niveau II (3) et le brevet professionnel de la jeunesse, de l'éducation populaire et du sport (BPJES qui se substitue au Beatep) - permettent d'augmenter le niveau de qualification des salariés au regard de la complexité croissante des fonctions d'animateur. A cela s'ajoutent depuis 2006 de nouvelles spécialisations « animation et insertion sociale », « animation et maintien de l'autonomie de la personne » et « animation sociale » (4).

« Un autre chantier en cours est celui de la professionnalisation des personnels en poste, par la voie de la validation des acquis de l'expérience ou par la formation continue », indique Yann Poyet, secrétaire général du Snepat-FO (5).

Développement et... concurrence

Le développement des loisirs et l'expansion des emplois de service devraient assurer un bel avenir à l'animation. De plus, par la force des choses, le secteur des personnes âgées, et donc de l'animation gérontologique, va prendre de l'importance. « Mais qui dit potentiel, dit concurrence, ajoute Henri Borentin, président de la Commission paritaire nationale emploi et formation de l'animation, et la branche, qui se définit comme non lucrative, doit faire face à l'intérêt croissant des entreprises à but lucratif. » Autre incertitude : par nature, l'animation est tributaire des aides qu'on lui verse. Quel sera l'impact de la crise sur les missions du secteur ?

Notes

(1) Disponible sur demande auprès de les20ansdelabrancheanimation@orange.fr.

(2) Le secteur de la gérontologie étant compris dans le domaine « activités culturelles ».

(3) Voir ASH n° 2481-2482 du 1-12-06, p. 17.

(4) Voir ASH n° 2437 du 6-01-06, p. 24.

(5) Syndicat national de l'éducation permanente, de la formation, de l'animation, de l'hébergement, du sport et du tourisme-Force ouvrière.

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