C'était une des priorités définies par le comité interministériel des villes réuni le 20 juin 2008 (1). Dans une circulaire qui vient de paraître, le ministre de l'Education nationale, Xavier Darcos, et la secrétaire d'Etat chargée de la politique de la ville, Fadela Amara, appellent les préfets et les recteurs d'académie à se mobiliser contre le décrochage scolaire dans les banlieues.
Première tâche, à réaliser avant le 30 janvier prochain : mesurer le phénomène de décrochage durant l'année scolaire 2007-2008 et présenter les actions déjà mises en place afin de déterminer si de nouvelles initiatives doivent être prises pour les conforter ou les faire évoluer.
A partir des éléments d'analyse apportés par ce diagnostic, préfets et recteurs devront engager sans tarder la lutte contre le décrochage à l'échelle locale, indique la circulaire. Ils devront apporter de « rapides réponses » aux situations individuelles repérées mais aussi ne pas perdre de vue la prévention du phénomène à l'échelle du quartier. Pour y parvenir, Xavier Darcos et Fadela Amara leur suggèrent de s'appuyer sur une instance semblable dans son fonctionnement à celui des équipes pluridisciplinaires de réussite éducative. « Une étroite collaboration avec ces programmes, lorsqu'ils sont présents localement, doit être recherchée », indiquent ainsi les ministres, « sachant que la prévention de l'absentéisme et la lutte contre le décrochage y sont prioritaires ». Ils demandent également aux intéressés de rassembler mensuellement les informations dont disposent, à l'échelle du territoire, l'Education nationale, les autres services de l'Etat (Jeunesse, Justice, Intérieur, Travail, Emploi, Famille, etc.) ainsi que les associations locales.
En termes de réponse au décrochage, préfets et recteurs sont invités à solliciter, entre autres, les missions locales, les dispositifs de la deuxième chance ou bien encore l'Etablissement public d'insertion de la défense, notamment pour les élèves les plus âgés. Ils devront également renforcer les liens avec le monde de l'emploi (banques de stages, incitation aux métiers en alternance, plates-formes d'informations pour l'orientation choisie...) et encourager le développement des formes de tutorat ou de parrainage social qui prendront appui sur le principe de l'adulte référent. « Ce dernier pourra être, si la solution proposée est de type scolaire, choisi au sein d'un établissement local », précise la circulaire. « En revanche, si les réponses relèvent d'une logique extra-scolaire, cet accompagnement pourra être mené par des associations ou des structures sociales capables de prendre en charge ces problématiques plus complexes. » Ces dispositifs bénéficieront, « lorsqu'ils seront innovants », d'un financement prioritaire des crédits de la politique de la ville et du fonds interministériel de prévention de la délinquance.
Objectifs fixés : réduire de 10 % le nombre de décrocheurs des 215 quartiers prioritaires et, à l'inverse, augmenter dans les mêmes proportions le volume de ceux qui auront reçu une solution d'orientation positive pour chaque année du plan triennal du ministère de l'Education nationale adopté par le comité interministériel des villes.