Comment les personnes victimes de la traite des êtres humaines sont-elles accompagnées en Bulgarie et en Roumanie ? C'est ce qu'ont cherché à comprendre 20 intervenants sociaux d'Ac. Sé, le dispositif national d'accueil et de protection des victimes de la traite, au cours de voyages d'étude dans ces deux pays (1), où le travail social est un domaine encore récent. Pendant une semaine, ces professionnels ont rencontré des représentants des institutions nationales, des associations spécialisées dans l'accueil des personnes victimes de la traite, recevant des mineurs ou réalisant un travail de prévention auprès de personnes prostituées. Les « Carnets de route » (2) synthétisant leurs conclusions offrent des approches comparatives entre les pratiques françaises, bulgares et roumaines. L'importance accordée à la prise en charge psychologique a frappé les intervenants français, qui eux, se trouvent trop souvent débordés par les démarches administratives et juridiques. En revanche, le manque de crédits des ONG locales et le désengagement de l'Etat en matière de financement ne permettent pas de réaliser un accompagnement sur le long terme. C'est aussi l'approche militante des professionnels qui restent dans les mémoires, un engagement qualifié par les observateurs de « position héroïque », qui pose néanmoins la question de la capacité à « prendre du recul sur les pratiques et sur ce qui est mobilisé d'intime chez les professionnels et les bénévoles ». Ces voyages ont aussi permis de recueillir des informations sur la condition des enfants laissés par leurs parents partis travailler à l'étranger. Une étude est envisagée sur ces « mineurs délaissés ».
(1) Intitulé « Cross-Over », ce projet a été réalisé dans le cadre du programme d'échanges européen Leonardo da Vinci et coordonné par l'association ALC.
(2) Disponible sur