Mesures en faveur de la diversité : au-delà du discours, des actes ?

Le discours prononcé le 17 décembre par Nicolas Sarkozy à l'Ecole Polytechnique, présentant une batterie de mesures pour la promotion de la diversité et l'égalité des chances (voir ce numéro, page 21), a provoqué des réactions mitigées. D'abord des satisfecit, comme du côté de la LICRA (Ligue contre le racisme et l'antisémitisme) et SOS Racisme qui, malgré quelques « regrets » et « inquiétudes », se félicitent que « le discours associatif ait été enfin entendu ». Louis Schweitzer, président de la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (HALDE), vante quant à lui « la ferme volonté exprimée par le président de la République de faire de la lutte pour l'égalité des chances une priorité majeure ». L'APF (Association des paralysés de France) salue cette initiative politique, « tout en souhaitant que cette nouvelle impulsion réponde à toutes les catégories de la société concernées et se décline par un plan d'action concret, au-delà du cadre juridique déjà existant ». En effet, la Ligue des droits de l'Homme (LDH) le confirme : « Les annonces du Président reprennent en grande partie des mesures déjà possibles mais non appliquées, soit par l'Etat soit par les entreprises. » L'association, très critique quant à ce « bricolage constitutionnel », attend des pouvoirs publics des actes et des moyens à la mesure des enjeux : « Favoriser l'égalité réelle suppose la mobilisation effective de tous les acteurs de la lutte contre les discriminations, la sanction effective de ces délits par les tribunaux, une politique sociale et territoriale qui agisse structurellement contre ces injustices, et un soutien aux associations qui oeuvrent pour l'égalité et le lien social. »