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Malgré l'ouverture de la « concertation » sur la psychiatrie, la mobilisation continue

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Décidément la colère des professionnels et des usagers de la psychiatrie, provoquée par les mesures annoncées par Nicolas Sarkozy après le drame de Grenoble, ne faiblit pas (1). Alors que la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, a entamé une « concertation » sur la réforme de la loi du 27 juin 1990 « relative aux droits et à la protection des personnes hospitalisées pour troubles mentaux », la levée de boucliers continue.

Tout d'abord l'Apiass (Association professionnelle des inspecteurs de l'action sanitaire et sociale) revient sur la suspension du directeur du centre hospitalier de Saint-Egrève. Rappelant que le risque zéro n'existe pas, elle déplore des décisions prises dans le feu de l'actualité, « qui apparaissent disproportionnées ». Et redoute que « certaines préfectures deviennent frileuses pour signer des sorties d'essai à des patients ayant été hospitalisés d'office, ce qui mettra rapidement les hôpitaux psychiatriques dans des positions intenables ». C'est pourquoi elle demande que les conclusions de l'enquête, confiée à l'inspection générale des affaires sociales pour déterminer les responsabilités dans le drame survenu le 12 novembre, « soient rendues publiques dans les meilleurs délais ».

De leur côté, des psychiatres, des psychologues, des infirmiers font circuler une nouvelle pétition (2) où ils affirment leur refus « d'être instrumentalisés dans une logique de surveillance et de séquestration ». Et s'interrogent : « Faudrait-il que nous entrions en résistance par la désobéissance civile, pour soutenir la possibilité d'une psychiatrie au service des sujets en souffrance, respectueuse du sens de leur existence, et non une psychiatrie servant au maintien de l'ordre sécuritaire ? » Ils sont soutenus par la Fédération nationale des associations gestionnaires pour l'accompagnement des personnes handicapées psychiques, l'Agapsy. Celle-ci entend rappeler notamment que « l'accompagnement social et professionnel des personnes fragilisées par des troubles psychiques constitue une forme incontestable de prévention, beaucoup plus appropriée vis-à-vis d'éventuels actes de violences, qui restent marginaux, que la répression préconisée par réflexe sécuritaire ». Même tonalité à l'Association de lieux de vie essonniens, qui souligne « l'immense ressource que génèrent les structures ouvertes, lorsqu'elles se réfèrent à des valeurs respectueuses de dignité et de liberté comme principes d'accompagnement » et demande le développement de tels équipements.

Reçue le 22 décembre avec les organisations syndicales de salariés par la ministre de la Santé, dans le cadre de l'ouverture de la concertation, la CGT Santé-action sociale a fait part, quant à elle, de son refus de « traiter les questions relatives à la psychiatrie de manière morcelée ». Elle estime en effet que la question des hospitalisations sous contrainte ne peut être dissociée du contexte de crise que traverse la psychiatrie publique : suppression des lits, diminution des moyens, problèmes de formation... Roselyne Bachelot devrait poursuivre les consultations en recevant le 8 janvier les syndicats de psychiatres. Selon la CFDT, un premier texte de réforme pourrait être élaboré dès février, après présentation des propositions écrites des syndicats.

Notes

(1) Voir ASH n° 2587 du 19-12-08, p. 31.

(2) Sur http ://www.collectifpsychiatrie.fr.

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