Il avait prévu d'engager la mobilisation après les décisions du gouvernement sur la réforme de la justice des mineurs. Finalement, ces dernières ne devant pas être connues avant la fin du premier trimestre 2009, le SNPES (Syndicat national des personnels de l'éducation et du social)-PJJ-FSU, majoritaire à la PJJ, a finalement appelé à la grève le 15 décembre dernier. Objectif ? S'opposer d'ores et déjà aux propositions de la commission Varinard et à « l'application anticipée, par la direction de la PJJ, de mesures allant dans le même sens ». Avec d'autres organisations, il dénonce depuis quelques mois le recentrage de la PJJ sur l'activité pénale, la fin du suivi des jeunes majeurs au civil, la « suppression massive de postes et de services éducatifs et administratifs », la réorganisation administrative entraînant la fermeture de directions régionales. Alors que ce premier mouvement a mobilisé entre 30 % et 60 % des personnels, le SNPES prévoit une grève reconductible à partir du 15 janvier. Ses revendications : le rejet des propositions du rapport Varinard, la fermeture des six établissements pénitentiaires pour mineurs et la non-ouverture de celui de Chauconin (Seine-et-Marne), le maintien de la double compétence civile et pénale de la PJJ et le maintien des postes et structures dans les services.
La DPJJ indique, dans son compte rendu d'audience du syndicat le 12 décembre, qu'une « analyse des propositions [de la commission Varinard] est indispensable » et se dit « prête à ouvrir cette réflexion aux personnels et à leurs représentants », sans toutefois proposer les modalités d'une telle discussion. L'administration évalue, par ailleurs, à « une centaine » le nombre d'emplois supprimés (dans le budget 2009 et dans le cadre de la contribution à la réduction des déficits publics). Chiffre largement sous-évalué, dénonce le SNPES, qui dénonce la « surdité » de la PJJ face à la colère des personnels. La DPJJ, elle, qualifie la position du syndicat d'« exercice de style idéologique ». Un dialogue sans issue ?