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« Reconnaître le rôle du médiateur de l'espace public dans les politiques de prévention »

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L'association « Réseau des Villes Correspondants de nuit » (1) a lancé, lors de son assemblée générale du 4 décembre, en présence de la DIV et de l'ACSE (2), plusieurs chantiers visant à professionnaliser et pérenniser l'activité, et à valoriser la contribution de ses pratiques à la restauration du lien social. Explications de Jean-Yves Gérard, son président.
Où en est l'évaluation de l'activité des correspondants de nuit, annoncée en 2007 ?

Nous souhaitons d'abord élaborer des grilles de modélisation de la médiation, en nous inspirant de la Ligue varoise de prévention qui, à partir d'un travail sur l'écart existant entre les fiches de poste et les pratiques du terrain, a obtenu la certification ISO 9001 pour ses activités. L'objectif est de décliner un mode opératoire pour chaque étape de la médiation, sur la base d'outils et d'un lexique professionnel qui permettront de fiabiliser l'intervention. Ce chantier doit être mené parallèlement à celui de la professionnalisation. Face à la diversité des missions et des profils des correspondants de nuit, nous souhaitons davantage mobiliser la validation des acquis de l'expérience et étudier avec l'Etat comment enrichir l'actuelle offre de diplômes (de niveau IV et V), notamment pour valoriser la fonction de directeur de service. Un formateur chercheur de l'Institut régional du travail social de Bretagne va par ailleurs nous accompagner dans l'élaboration d'une cartographie des compétences des adhérents du réseau pour organiser notre association en « réseau formateur ».

Vous reclamez la reconnaissance du statut de correspondant de nuit et de médiateur de l'espace public...

Nous dressons, en effet, le parallèle avec le métier d'éducateur spécialisé, également né d'initiatives locales. Nous demandons un texte pour la reconnaissance de la fonction de médiateur de l'espace public, son identification et sa protection juridique, et la reconnaissance de sa place dans les politiques de prévention et de sécurité publique. Le ministère chargé des affaires sociales devrait être un interlocuteur naturel dans cette démarche.

Autre réflexion : le management d'équipes pluriethniques...

Comment faire émerger d'un collectif de travail composé de personnes d'origines différentes une richesse au bénéfice des habitants, dans le respect de la neutralité de l'intervention ? Lors d'actions sur des conflits de voisinage, par exemple, il n'est pas sûr que les équipes n'emportent pas avec elles leur propre histoire nationale. Ce sont des questions difficiles que nous voulons mettre au coeur de nos outils de management et des dispositifs de formation.

Pourquoi lancer un échange de pratiques sur les halls d'immeuble ?

Au-delà des constats, l'idée est de pousser l'analyse de ce qui se construit derrière la complexité d'un quartier. A la question de savoir pourquoi une personne restait dans un hall pourtant éloigné de son domicile, la réponse a été « ça me retient », m'a raconté un médiateur. Les halls d'immeubles peuvent être perçus comme des lieux de ressourcement, où se joue l'identité. Les médiateurs se sont forgé un savoir-faire sur ces questions qui leur permet de remettre du lien entre les groupes. Nous souhaitons organiser un colloque sur le sujet au printemps 2009, qui nous donnera certainement assez de matière pour créer un observatoire des nouvelles problématiques urbaines.

Quid de la pérennisation des services ?

L'état des lieux montre des financements disparates, dépendants des aides à l'emploi. Notre démarche consiste d'une part à nous rapprocher de nos partenaires pour les convaincre de la nécessité d'atteindre pour tous le niveau moyen constaté chez nos adhérents, d'autre part à nous organiser en mode « projet » pour monter nos dossiers de financement. Nous proposons également à l'Etat d'appliquer pour notre activité le système de « bonus malus » issu du « Grenelle de l'environnement ». Au nom du développement durable du quartier, pourquoi ne pas réduire les cotisations d'assurance d'un bailleur ou d'une ville faisant des efforts en matière de médiation ?

Où en est le rapprochement avec les autres professions sociales ?

L'association, qui change d'intitulé pour devenir Réseau des Villes Correspondants de nuit et de la médiation sociale, a vocation à fédérer les formes de médiation de l'espace public. Le lien avec les autres métiers se tisse inéluctablement, le partenariat étant indispensable à nos missions respectives. Il n'est pas anodin que l'IRTS de Bretagne nous accompagne dans notre démarche de professionnalisation...

Notes

(1) Qui compte 27 villes et structures adhérentes - Contact : C/o Optima - Parc d'activités Ouest - 9, rue du Lieutenant-Colonel-Dubois - Vezin-le-Coquet - 35000 Rennes - Tél. 02 99 14 90 90.

(2) Respectivement délégation interministérielle à la ville et Agence nationale pour la cohésion sociale et l'égalité des chances.

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