A quelques jours de la fin de la présidence française de l'Europe, l'Asso-ciation Primo-Levi (1), au nom du Réseau européen des centres de soins pour victimes de la torture, rappelle à l'Union européenne et à ses Etats membres leur responsabilité dans la prise en charge adaptée des victimes de la torture et de la violence politique. L'urgence est grande : en 2008, une vingtaine de centres de soins en Europe se sont vu refuser les subventions de l'Union européenne (UE) nécessaires au maintien ou au développement de leurs activités, comme l'explique de son côté, dans une lettre ouverte au président de la République et président de l'Union européenne, Nicolas Sarkozy, l'association Parcours d'exil (2). Elle précise que six centres en Europe sont condamnés à la fermeture dans un délai de quelques jours à quelques mois.
Alors que plusieurs textes européens reconnaissent la « nécessité d'une prise en charge spécifique » de ces personnes vulnérables, l'Association Primo-Levi demande en particulier à l'UE de faire appliquer les dispositions relatives à une prise en charge adaptée de ces publics de la directive du 27 janvier 2003 sur l'accueil des demandeurs d'asile (3). Des mesures dont « il n'est fait aucune mention » dans le « pacte européen sur l'immigration et l'asile », adoptée le 15 octobre dernier par le Conseil des ministres à l'initiative de la présidence française (4). L'association exhorte la présidence française à veiller à ce que le retrait progressif du financement des centres de soins, prévu à partir de 2010, n'intervienne « en aucun cas » avant qu'une décision prise au sein du Conseil n'en assure le financement durable. Ce qui permettrait de ne pas porter préjudice aux victimes de torture, ainsi que le prévoit le document de stratégie 2007-2010 adopté par l'Instrument européen pour la démocratie et les droits de l'homme (IEDDH).
(1) Association Primo-Levi : 107, avenue Parmentier - 75011 Paris - Tél. 01 43 14 85 03.
(2) Parcours d'exil : 26, rue de Cronstadt - 75015 Paris - Tél. 01 45 33 34 74.