Une vingtaine d'associations (1) signent un appel commun afin que soit garantie la protection des filles menacées d'excision et de leurs familles. Alors que depuis 2001, en application de la convention de Genève du 28 juillet 1951, ces jeunes filles et leurs parents voulant les protéger des mutilations génitales, obtenaient le statut de réfugié, les associations constatent, depuis juillet dernier, que l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) traite désormais les demandes d'asile selon « l'ancienneté et le statut du séjour en France des parents ». Les organisations condamnent ce « brutal renversement », opéré « sans explication et de manière unilatérale ». Depuis cette « nouvelle doctrine », de nombreuses familles attendent de connaître l'attitude des préfectures au regard de leur situation administrative, précisent les associations, qui s'interrogent sur le devenir du reste de la famille. Si les petites filles seront, « au mieux », protégées de cette menace par la protection subsidiaire, « qu'arrivera-t-il à leurs parents ? Et au reste de la fratrie ? » Les associations appellent l'OFPRA et le ministère de l'Immigration à assumer pleinement leur devoir en appliquant la convention de Genève. Elles exhortent le gouvernement français à « appuyer et soutenir les efforts mis en place pour faire reculer ces mutilations ».
(1) Parmi lesquelles la Cimade, le Comede, la FASTI, Femmes Solidaires, le GISTI, la LDH, le MRAP, RESF...