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Un nouveau programme de lutte contre le sida sera lancé en 2009

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La France se trouve dans une « situation paradoxale avec une forte activité de dépistage [du VIH/sida] et une proportion encore trop importante de personnes diagnostiquées à un stade avancé de la maladie ». C'est le constat fait par la direction générale de la santé (DGS) le 1er décembre à l'occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida. Présentant les chiffres clés de la situation du VIH/sida en France en 2007 (1), elle a également annoncé le lancement d'un nouveau programme d'actions qui sera mené à partir de 2009.

Le nombre annuel de découvertes de séropositivité a diminué depuis 2004, passant d'une estimation de 7 500 à environ 6 500 en 2007. Tandis que le nombre de découvertes de séropositivité parmi les populations originaires d'Afrique subsaharienne diminue depuis 2003, celui des personnes homosexuelles demeure très élevé : « près de 2 500 homoxuels masculins découvrent chaque année leur séropositivité et ce nombre n'a pas diminué en 2007 ». Une situation qui « perdure depuis plusieurs années malgré des actions de prévention ciblées ». De plus, souligne la DGS, « les homosexuels sont 100 fois plus touchés que les hétérosexuels ».

Un nouveau programme de lutte contre le sida va donc débuter en 2009 (2). Intersectoriel, il impliquera davantage les différents ministères (Education nationale pour le « volet jeunes », Justice pour le « volet détenus », Economie et Emploi pour le « volet insertion socio-professionnelle »...). « Les crédits disponibles pour conduire les projets de prévention en matière de VIH seront en légère hausse par rapport à ceux de 2008 », précise la DGS, ce qui « permettra de renforcer le soutien aux associations ». Quatre axes d'actions sont retenus : prévention ; dépistage ; prise en charge thérapeutique ; soutien et accompagnement des personnes atteintes du VIH/sida.

La DGS juge « essentiel de faire évoluer le dispositif actuel de dépistage ». Elle recommande ainsi que les tests soient proposés « de façon plus systématique lors d'un recours au soin pour les personnes qui ne s'identifient pas ou ne sont pas identifiées comme appartenant à un groupe à risque ». Elle suggère également d'organiser « une offre de dépistage communautaire plus attractive notamment pour les homosexuels masculins ». Une évolution qui « doit passer par une évaluation en termes de bénéfice individuel mais aussi en termes de santé publique afin de mieux contrôler l'épidémie, et [qui] doit intégrer les dernières recommandations de la [Haute Autorité de santé] », notamment en ce qui concerne la mise en oeuvre des tests de dépistage rapide (3). A ce titre, les « perspectives 2009 » sont de « développer les expérimentations auprès de certains publics tels que les migrants [et] les personnes géographiquement isolées » (4).

Les actions de prévention se maintiendront quant à elles à « un haut niveau », a assuré la DGS. Le message préventif sera ciblé et différencié en fonction de chaque public. En ce qui concerne la population générale, l'objectif est de parvenir à « toucher un public qui ne se sent pas concerné par le VIH mais qui le devient de plus en plus (hommes et femmes hétérosexuels, séparés ou en situation de rupture) ». Pour les jeunes, la prévention sera accompagnée d'un développement de l'éducation à la sexualité en milieu scolaire et universitaire. S'agissant des personnes détenues, l'incitation au dépistage à l'entrée en prison sera renouvelée. Des actions de prévention et de réduction des risques seront également menées à destination des toxicomanes.

En matière de soutien et d'accompagnement, l'objectif est de rendre effectif l'accès aux droits sociaux et de faire évoluer, « voire réformer », les dispositifs d'hébergement et d'aide à domicile afin qu'ils soient mieux adaptés aux besoins des personnes concernées et de leurs familles. « Cet axe [d'actions] prendra aussi en compte le vieillissement de la population sous traitement et renforcera la prévention de la discrimination, en lien avec le ministère de la Justice sur le thème de la pénalisation de la transmission du VIH », précise la DGS.

Notes

(1) Des données également rendues publiques par l'Institut national de veille sanitaire - Numéro thématique : l'infection à VIH/sida en France en 2007 - BEH n° 45-46 - Disponible sur www.invs.sante.fr.

(2) Il sera élaboré durant le premier semestre 2009 et présenté à son issue. Sa durée n'a pas été arrêtée à ce jour, précise la DGS.

(3) Voir ASH n° 2579 du 31-10-08, p. 12.

(4) Rappelons que l'expérimentation de ces tests a débuté le 20 novembre auprès de la communauté homosexuelle - Voir ASH n° 2583-2584 du 28-11-08, p. 18.

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