Dans un rapport adopté le 20 novembre, le Parlement européen propose des pistes pour une meilleure viabilité des systèmes de sécurité sociale, et en particulier de retraites, face à l'évolution démographique de l'Europe des 27.
Comme le souligne - sans surprise - la Commission européenne dans son rapport 2008 sur la démographie (1), si le vieillissement de la population est particulièrement sensible aujourd'hui avec le départ en retraite de la génération du baby-boom, le problème va encore s'aggraver dans les années à venir. La population des plus de 60 ans va croître de deux millions de personnes par an pendant les deux prochaines décennies, alors que la population en âge de travailler va diminuer d'environ un million de personnes chaque année. Cette tendance met « réellement en danger un système social basé sur la solidarité entre les générations » explique l'eurodéputée allemande Gabrielle Stauner (démocrates-chrétiens), auteure du rapport du Parlement.
Pour faire face à cette évolution, les députés invitent dans un premier temps les Etats membres à repenser les systèmes de retraite traditionnels et à les adapter aux parcours de vie « en mosaïque » qui entraînent précarité et imprévisibilité pour les groupes à risque. Ils estiment qu'un recours accru à des régimes autres que les régimes nationaux de retraite, comme les retraites privées et les régimes complémentaires fondés sur l'épargne individuelle, pourrait être une bonne solution. Toutefois, les députés ne souhaitent pas remettre en cause les valeurs et les principes fondateurs de tous les systèmes de sécurité sociales de l'Union européenne, telles que la couverture universelle, la solidarité du financement, l'égalité d'accès aux soins... Chaque solution alternative devra être analysée et nuancée au regard des discriminations qu'elle risque de produire, préviennent-ils.
Ensuite, pour combattre le déséquilibre de toute la sécurité sociale, les députés proposent de permettre aux travailleurs de continuer leur carrière au-delà de la limite d'âge légale, mais aussi de rajeunir la population active (études plus courtes et plus professionnelle, recours renforcé à la main-d'oeuvre étrangère, statistiquement plus jeune...).
Enfin, pour améliorer la viabilité financière des dépenses sociales et réduire la pression fiscale sur les plus faibles, la création de nouvelles taxes est également suggérée. Taxes, qui devraient être mieux réparties entre les salariés, les consommateurs, les entreprises et les revenus du capital, observent les députés.
(1) « Rapport 2008 sur la démographie en Europe » - Communiqué MEMO/08/730 du 21 novembre 2008.