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VIH : en Guyane, plus de 1 % des femmes enceintes sont infectées, rappelle MDM

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A la veille de la journée mondiale pour la lutte contre le sida du 1er décembre, l'association Médecins du monde (MDM) (1) rappelle que la Guyane est en situation d'épidémie généralisée. Implanté dans la seconde région la plus touchée après l'Afrique par la maladie, ce département attire de nombreux migrants séropositifs en grande précarité venant des pays limitrophes. Résultat, 40 % des personnes touchées par le virus qui viennent se faire soigner en Guyane accèdent trop tardivement aux soins. Egalement plus de 1 % des femmes enceintes sont infectées par le VIH. Face à cette situation, l'équipe de MDM mène à Cayenne des actions d'éducation et de prévention sur le VIH et les infections sexuellement transmissibles à travers son centre d'accueil, de soins et d'orientation (CASO).

L'association témoigne des difficultés que rencontrent les soignants pour traiter les malades sur le long terme. En cause, les ruptures de droit et de soins, très fréquentes en Guyane, qui font « perdre de vue » les malades. En situation irrégulière sur le territoire, de nombreuses personnes séropositives ou orientées pour un dépistage ne viennent pas chercher leurs résultats ou interrompent leur suivi médical à l'hôpital. Et Médecins du monde de rappeler qu'en février dernier, un rapport du Conseil national du sida sur la politique de lutte contre le VIH en Guyane (2) préconisait une approche spécifique de l'épidémie bien plus volontariste et précisait que « la politique de lutte contre les migrations illégales ne favorisait pas un accès aisé aux soins ». Alors que des tests de dépistage rapide qui pourraient permettre de délivrer un résultat en 30 minutes après un seul prélèvement de sang sont en cours d'expérimentation en France, MDM rappelle que les autorités de santé se sont engagées à autoriser dès le printemps 2009 leur utilisation en Guyane. « Face à la gravité de la situation, il est à espérer que cet engagement ne souffre d'aucun retard. »

Derrière la Guyane, Paris et la Seine-Saint-Denis font partie des départements les plus touchés. Dans les CASO d'Ile-de-France, le taux de prévalence s'élève à 3,2 %, soit 15 fois plus que la moyenne nationale. Dans ces départements, le VIH concerne en majorité des personnes de nationalité étrangère dont les trois quarts sont d'origine subsaharienne. Si ce taux de prévalence du VIH reste élevé, l'association constate une baisse des découvertes de séropositivité depuis 2003 chez les femmes migrantes en France, et depuis 2005 chez les hommes. Même s'il est difficile de faire la part des choses « entre les flux migratoires, le recours au dépistage et le nombre de nouvelles contaminations ». Les tests de dépistage rapide sont aussi très attendus de ce côté de l'Atlantique : ils ont, pour l'association, « un intérêt pour les populations en dehors du système général de soins, qui n'ont pas facilement accès au dispositif commun de dépistage ».

Notes

(1) Médecins du monde : 62, rue Marcadet - 75018 Paris - Tél. 01 44 92 15 15.

(2) Voir ASH n° 2550 du 21-03-08, p. 10.

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