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Une France de plus en plus fracturée, selon l'Observatoire des inégalités

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Les inégalités se creusent. Et la question de l'insécurité, qui dominait le débat public au début des années 2000, a laissé la place à celle du pouvoir d'achat. Pour y voir clair, la deuxième édition de L'Etat des inégalités en France (1) brosse, à travers des statistiques qui rassemblent cinq ans de travaux, le visage d'un pays où le fossé entre les nantis et les exclus s'élargit de plus en plus. Première remarque : les inégalités de revenus augmentent. En 2006 comme en 1996, les 10 % de Français les plus riches touchaient trois fois plus que les 10 % les plus pauvres. Mais dans le même temps, les premiers ont vu leur revenu croître de 4 000 € en dix ans alors que celui des seconds ne s'est élevé que de 1 700 € . Quant à la pauvreté, elle touche en France de 4,2 à 7,9 millions de personnes (2). Les auteurs précisent que, sans être dans le dénuement total, « une frange considérable de la population manque de ressources ». Environ un tiers des ménages ne peut pas se payer une semaine de vacances dans l'année. Quant au logement, la part qui lui est consacrée a doublé en 30 ans pour les plus modestes. Ces derniers y consacrent 25 % de leur budget. Mais la fracture est aussi générationnelle : les jeunes de moins de 25 ans dépensent 22,3 % de leurs revenus pour se loger, contre 4,5 % pour les plus de 60 ans.

Dans le domaine de la santé, malgré une indéniable amélioration depuis plusieurs décennies, des inégalités persistent. L'obésité infantile touche 1 % des enfants des cadres contre 6 % des enfants d'ouvriers, l'espérance de vie, de 81 ans chez un cadre, chute à 63,5 ans pour un homme inactif. Si la quasi-totalité de la population est affiliée à la sécurité sociale, 10 % des ouvriers et 11 % des salariés d'entreprises de moins de 20 salariés n'ont pas de couverture complémentaire. Les disparités entre hommes et femmes ont la vie dure. Ces dernières sont davantage touchées par le chômage (8,8 % le sont contre 7,8 % des hommes) et occupent plus souvent un emploi à temps partiel subi. Et lorsqu'elles sont à temps plein, elles demeurent en marge des postes à responsabilités.

Toutes ces données qui en disent long sur l'état de notre système de solidarité, sont suivies d'un chapitre constitué d'analyses d'experts (juristes, sociologues, philosophes, universitaires). Il offre un éclairage ciblé sur des thématiques-clés : le RSA, les services à la personnes ou l'échec de la démocratisation de la culture. L'ensemble forme un état des lieux préoccupant à l'heure où le pays entre en récession économique.

Notes

(1) Par Louis Maurin et Patrick Savidan, respectivement directeur et président de l'Observatoire des inégalités - Ed. Belin - 19,90 € .

(2) Selon un seuil de pauvreté à 50 % ou à 60 % du revenu médian.

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