« L'atteinte aux droits que nous défendons est confirmée » , s'indigne l'association Léa pour Samy-La Voix de l'enfant autiste (1), qui vient d'adresser un recours gracieux à Xavier Bertrand, ministre de la Solidarité, et à Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, contre la circulaire présentant les grands axes du plan autisme 2008-2010 (2). Deux des trois points du texte sont en cause. Le premier vise à améliorer la connaissance des troubles par la validation d'un « corpus de connaissance partagé ». « Pourquoi une telle orientation alors que les connaissances scientifiques sur cette maladie sont déjà présentes ? », s'interroge l'association, qui rappelle que l'autisme fait partie, dans la classification internationale de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), des troubles envahissants du développement. Ce que ne reconnaît pas la France, qui le considère toujours comme une psychose.
Le deuxième axe du plan conforte le rôle central des centres de ressources autisme (CRA) et des maisons départementales des personnes handicapées (MDPH). Or les premiers, selon Léa pour Samy, composés en majorité de professionnels d'obédience psychanalytique, « délivrent une mauvaise information sur l'autisme et empêchent toute discussion sur le diagnostic ». Quant aux secondes, leurs décisions sont, selon l'association, « arbitraires » et « discriminantes » pour les enfants. Déniant aux CRA et aux MDPH toute compétence en matière d'autisme, du fait de leur composition, elle estime qu'ils ne peuvent permettre une évaluation neutre et objective des besoins des enfants.
En cas de non-réponse, l'association prévient qu'elle formera un recours contentieux contre la circulaire.
(1) Léa pour Samy : 51, rue Léon-Frot - 75011 Paris - Tél. 01 47 00 47 83.