A l'approche de la remise du rapport de la commission Varinard sur la réforme de l'ordonnance de 1945, attendu pour le début du mois de décembre, plusieurs syndicats, dont le SNPES (Syndicat national des personnels de l'éducation et du social)-PJJ-FSU, le Syndicat de la magistrature, le Syndicat national des psychologues, le Snuclias (Syndicat national unitaire des collectivités locales, du ministère de l'Intérieur et du ministère des Affaires sociales)-FSU, et l'Association française des magistrats de la jeunesse et de la famille, lancent un appel pour « le maintien de la double compétence civile et pénale à la protection judiciaire de la jeunesse et d'une justice spécifique des mineurs ».
Ils réitèrent leur mise en garde contre la spécialisation du secteur public de la PJJ au pénal dont la mise en oeuvre se traduit, témoignent-ils, par des difficultés de prise en charge des jeunes en danger (1) et une atteinte à l'unicité des missions de protection et de sanction. Dénonçant un démantèlement de la justice des mineurs, les signataires appellent tous les professionnels - travailleurs sociaux, magistrats, avocats, psychologues... - à la mobilisation. Ils leur demandent de recenser toutes les décisions judiciaires en attente du fait de ce désengagement de l'Etat, de rendre publiques toutes les situations de carence liées à ce retrait en matière de protection judiciaire des mineurs en danger, d'exiger le maintien des moyens de la PJJ au civil et des dispositifs d'hébergement diversifié pour les jeunes majeurs.