Quatre ans après leur création (1), les centres d'accueil et d'accompagnement à la réduction des risques pour les usagers de drogues (Caarud) dressent le profil de leurs usagers (2). Premier constat : les femmes sont nombreuses parmi les jeunes générations. Elles représentent 55 % des moins de 20 ans et 30 % des 20-24 ans. Sur l'ensemble des 3 350 usagers âgés de 15 à 67 ans interrogés, elles restent cependant minoritaires (une femme pour quatre hommes). Les femmes sont en outre plus touchées par la précarité « forte » que les hommes. Cette situation concerne des personnes sans domicile fixe ou habitant dans un logement provisoire, vivant de minima sociaux, et ayant un faible niveau scolaire. 20 % n'ont pas de couverture sociale.
Parmi les produits les plus fréquemment consommés, les opiacés (buprénorphine haut dosage (BHD), héroïne, morphine, méthadone) arrivent en tête. Viennent ensuite les stimulants comme l'alcool ou le cannabis, et en dernier lieu, les hallucinogènes et les médicaments non opiacés. Parmi ceux qui posent le plus de problème aux usagers, la BHD, prescrite comme traitement de substitution thérapeutique ou consommée en dehors du cadre médical. Facilement disponible, ce médicament devient même, pour les usagers, une drogue « comme les autres ».
L'injection intraveineuse reste très répandue : sept usagers sur dix déclarent l'avoir pratiquée au moins une fois au cours de leur vie. Quel que soit le produit injecté, le partage des seringues - qui favorise la contamination par les virus du sida et de l'hépatite C (VHC) - est fréquent (un usager sur cinq), notamment parmi les plus jeunes. Au total, 7,3 % des usagers déclarent être positifs au VIH et 35 % au VHC.
(2) Cette première enquête a été réalisée à partir de questionnaires anonymes en 2006. Disponible sur